flougloublouglou

C’était par un de ces soirs oisifs où la nuit poudroie insolemment. Pernambucca, pour tromper son ennui, avait décidé d’ouvrir un blog.

Les jours passaient, pas les visiteurs. Pourtant, elle faisait tout bien comme il faut. Elle avait lu 103 articles intitulés “10 conseils pour faire du bon blogging” et appliquait à la lettre les recommandations. Elle publiait régulièrement, répondait à tous les commentaires (trois en sept mois), commentait à outrance les blogs voisins, organisait des concours (qu’elle gagnait invariablement), se brossait les dents tous les soirs et dessinait des arbres (elle avait peut-être un peu trop varié ses sources, elle s’en rendait à présent compte).

Puis, soudain, sans explication, le nombre de visites se dressa fièrement vers les cieux azuréens. Puis retomba flasquement. Pernambucca ne comprenait pas ce qui s’était passé. Puis elle observa un deuxième soubresaut. Les courbes de son module de statistique s’arrondirent soudain, pour retrouver dès le lendemain leur platitude exacerbée.

Quand soudain, elle comprit ce qui s’était passé. Elle avait, sur un outil de socialisation que nous nommerons Twitter, vaguement évoqué vaguement son goût pour les choses de la chair. Oh, à peine du bout des doigts, sans y toucher. Alors, pour voir, elle commença de multiplier les allusions. Elle disait sans jamais rien dire, évoquait amantes et amants sans jamais les nommer ainsi, laissait imaginer des pratiques quasi orgiaques qu’elles n’aurait jamais osé imaginer. Et les visiteurs affluaient. Tant est si bien que Pernambucca, en un tournemain, rejoint le cercle des blogueurs qui comptent et fut même invitée à tester une nouvelle pâte à tartiner et un tout nouveau modèle de parapluie ignifuge. Et on lui proposa même le job de ses rêves. Enfin, presque. Elle qui s’était toujours rêvée en grande reporter internationale se retrouvait à signer des articles moulés à la louche dans un magazine féminin, mais elle se disait que c’était un premier pas.

Et pourtant, sa vie était nettement moins débridée que ce qu’elle laissait entendre. Car, comme on dit souvent dans le métier qu’elle apprenait désormais, “c’est une nympho à prendre au conditionnel”.

14 Responses to “flougloublouglou”

  1. dailycompromise says:

    Je la connais, cette fille,. Et ça fait pas vraiment “flougloublouglou” > http://www.youtube.com/watch?v=yFWw_dbHcXM (à partir de 16s).

  2. P'tite luciole says:

    J’allais dire “ça sent le vécu” mais au fait non.

  3. P'tite luciole says:

    Hey, pourquoi j’ai pas de gravatar moi??

  4. Océane says:

    Ah mais oui c’est elle !! Au conditionnel !

  5. Clot says:

    Merci pour les tuyaux, je vais essayer le coup des allusions grivoises sur Twitter.

  6. funambuline says:

    Je suis toute ébaubie par ta faculté à transformer des jeux de mots en posts.

  7. Algayani says:

    Nympho pas plus pour me faire marrer.

  8. Fennec says:

    J’avais envie de dire “Je la connais” et de mettre un lien vers son twitter http://twitter.com/Blogsexoculcul malheureusement je crains qu’elle ne soit pas la seule à procéder ainsi…
    Mais c’est tout naturel que les nanas se mettent à parler sexe débridé sans forcément appliquer, car c’est exactement ce que s’évertue à faire la presse qui leur est destinée.
    C’est à ça aussi, le journalisme (je sens qu’on va me lancer des cailloux, là ^^)

  9. M. Shadok says:

    Une nympho à la con ?

  10. Nekkonezumi says:

    Euh… tu sais ce qu’on fabrique avec du bois de pernambouc ?
    Point trop nympho, quand même !

  11. M. Shadok says:

    J’avais un ami Turc qui s’appelait flougloublouglou. Ou pas.

  12. Nandou Guanaco says:

    Ben voilà pourquoi je n’ ai pas de blog et j’ en suis fière.

  13. MinnieM says:

    moi j’aime que le nutella et je m’habille en plumes de canard, alors c’est décidé, vais pas me casser la truffe dans des allusions, je garde mes 10 visiteurs et basta !!! mais merci pour le tuyau… oops ! allusion !