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Dans l’Aude, j’avais la croix.

Saturday, August 14th, 2004

Bien que plus nombreuses dans “l’Amicale des Tuningistes Chasseurs Hédonistes fans d’Obispo, d’Ufologie et de Mangoustes” que dans mon frigo, les taches peuvent prendre n’importe quelle forme et surgir n’importe où.

Et c’est là que le b.-a. ba blesse. Il n’est jamais aisé de se débarasser d’une tache, celles-ci ont souvent tendance à s’incruster. C’est une tâche ardue. Il existe cependant d’habiles subterfuges plus ou moins faciles à appliquer.

Dans les transports publics, par exemple, la tache vient s’asseoir à côté de vous et vous parle de son opération à la rate, de sa passion pour les dynamos, de ses petits-enfants ou, plus communément, de ces salauds d’étrangers qui font rien qu’à jouer du yukulélé au lieu de travailler. Le seul moyen de s’en débarasser est de descendre à la prochaine (si la tache répond “ça tombe bien moi aussi”, improviser). L’inconvénient, c’est qu’on se retrouve parfois seul, abandonné, sur le quai d’une sombre et morne gare de banlieue.

La tache peut aussi prendre la forme d’un nouveau voisin qui insiste pour vous inviter à sa soirée diapos. Dans ce cas là, s’en débarasser devient de plus en moins simple, ce d’autant plus que si vous optez pour la solution directe, “rien à battre de ton invitation j’aime pas ta gueule de con”, la tache risque de s’en offusquer. Inventer régulièrement de nouvelles excuses pour refuser est un exercice qui stimule l’imagination et vous fera un sujet de conversation pour quand vous inviterez vos autres voisins, ceux qui sont gentils et tellement polis, pour une fois que ceux-ci n’ont rien d’autre de prévu.

Dans la plupart des cas, la solution de l’évitement est la plus simple. Parfois, hélas, c’est impossible: par exemple, quand on participe à des télés-réalités. Ou, au hasard, pendant les cours de répétition de l’armée suisse. Ou encore quand on est en train de dériver avec onze autre plongeurs, qu’on attend les secours et que quelqu’un se met à raconter des blagues.

Dans ces cas là, la meilleure solution reste de dire en alternance, toutes les 2 à 3 minutes “aha”, “non? incroyable” et “percolateur”, en pensant à autre chose et en attendant que ça se passe.