Archive for the ‘quand je serai grand je serai misanthrope’ Category

Come to my shop

Friday, April 1st, 2005

Le voyage organisé, c’est presque comme un vrai voyage, mais organisé. Ce qui peut paraître de prime abord contradictoire. Mais pas d’inquiétude, même dans le voyage organisé, l’avion arrive en retard et la chambre 22b a déjà été louée à un couple d’allemands, au demeurant fort sympathiques, si ce n’est cette manie de porter des chaussettes dans leurs sandales.

Organisé dans le sens: vous vous retrouvez dans un groupe de 23 personnes (les joyeux bouquetins), sous la roulette d’un guide tyrannique, dont la devise est: on est là pour profiter de nos vacances, pas pour rigoler, en colonne par deux et plus vite que ça.
Le nom du groupe, ça a l’air anecdotique, comme ça, mais c’est super important. Parce que le guide tyrannique le hurle à tout bout de champ pour rameuter tout le groupe, les allemands de la 22b étant encore en train d’acheter des cartes postales au lieu d’écouter ses explications. Le problème, c’est que les guides ne sont pas imaginatifs: dans n’importe quel temple d’Hatchespouth, il y a douze Ramsès, huit Isis, cinq Scarabées. Du coup, il se raconte dans le milieu du guidage qu’une famille française s’est trompée de groupe et vit depuis à l’aéroport de Tokyo.

Dans le voyage organisé, on se lève à 7 heures du matin pour aller se faire 4 temples et 3 curiosités typiques avant midi, parce qu’après y a trop de monde. Le problème, c’est que les 4723 autres groupes font pareil.

Après chaque visite, on vous laisse un petit quart d’heure pour faire tourner l’industrie locale. Les allemands de la 22b, qui refusent de marchander, sont ravis de leurs achats. Ils ont fait une affaire, parce que bon, le marchand s’est prix de sympathie pour eux et en plus, il adore les allemands, son frère a travaillé en Allemagne. Ce n’est que plus tard qu’ils se rendront compte que les 300 dirhams et 12 piastres qu’ils ont déboursé pour leur sablier en rotin équivalent à une cinquantaine d’euros.

Avant les visites, y a le buffet de petit déjeuner. Un endroit privilégié pour observer le touriste dans son élément naturel. Les allemands de la 22b prennent des saucisses et s’attablent avec les Müller, des suisses qui reviennent chaque année depuis 22 ans. Et râlent chaque année que quand même, la qualité baisse, c’est plus ce que c’était et que c’est bien joli, ce pays, mais qu’est-ce qu’il y a comme étrangers, d’ailleurs ils ont décidé de ne plus sortir de l’hôtel. Ils se resservent cinq fois au buffet, parce que c’est compris dans le prix et que au moins, on sait ce qu’on mange, parce qu’avec ces sauvages faut se méfier.

Pour que le touriste ne s’ennuie pas, y a des soirées à thèmes. Une soirée karaoké et macramé, une soirée danse traditionnelle avec de vrais indigènes en costume ridicule, une soirée bingo et youkoulélé. Les allemands de la 22b s’amusent beaucoup, les Müller regrettent l’absence des Schmidt, ils venaient chaque année, de vrais boutes en train, surtout lui, il racontait à chaque fois la blague du chameau, ce qu’on a ri, mais ce qu’on a ri.

Que porte le nain

Tuesday, March 8th, 2005

Aujourd’hui, c’est la journée mondiale de la femme. En gros, c’est une journée pour dire que les femmes doivent avoir des droits et tout. A la fin de la journée, elles en ont pas vraiment beaucoup plus qu’au début. Mais au moins, on en cause à la télé, entre la météo et les pubs où on voit que en fait, la liberté, c’est d’acheter le nouvel Ariel, celui qui sent un peu bon.

Mais c’est aussi un jour de l’année internationale du sport et de l’éducation physique, de la physique et du microcrédit. Ainsi que de plein de décennies, mais on ne va pas s’apesantir lourdement non plus.

Je voudrais donc dédicacer ce billet aux physiciennes sportives qui paient par carte.

et d’ailleurs les titres sans notes non plus, d’ailleurs

Monday, January 10th, 2005

Vous qui travaillez dans des entreprises, vous vous êtes probablement souvent demandé comment vous débarrasser discrètement de votre collègue Gérémonde, celle qui avait à peine compris comment ça marchait Windows 3.1 le jour où ils ont changé les ordinateurs et qui maintenant râle parce que ça marchait nettement mieux avant, mais surtout vous interrompt 421 fois par jour pour vous poser des questions de sa voix ululante.

Il existe différents moyens, l’assassinat par strangulation, l’attachage au fond de la cave. Mais le plus simple est encore de provoquer en elle la dépression nerveuse.

Pour ce faire, la marche à suivre est simple. Commencez par l’amadouer, gagnez sa confiance, apprenez-en plus sur elle.

Puis rendez vous dans un magasin de farces et attrapes et louez un costume d’extra-terrestre. Fabriquez ensuite une soucoupe volante. Aidez-vous si besoin est du plan suivant.

Commencez par déguiser votre voix. Pour cefaire,assistez à une rencontre de hockey sur glace, mêlez-vous à la foule des supporters et imitez-les en tous points jusqu’à enrouement.
Le lendemain, enfilez votre tenue d’extra-terrestre et, à l’aide de la soucoupe, atterrissez dans le jardin de votre collègue (si elle ne dispose que d’un balcon, entraînez-vous aux atterrissages avant).

Sonnez à sa porte et expliquez-lui que vous êtes un extra-terrestre venu en ami et qu’en aucun cas il ne faut que le fbi retrouve votre trace, sinon il vous forcerait à discuter avec lui pendant des heures de la vie sur mars et vous avez pas que ça à faire, ce soir y a le psg qui joue.

Retournez ensuite au magasin de farces et attrapes et louez un déguisement d’agent du fbi. Retournez sonner chez votre collègue et dites-lui que des témoins l’auraient vue causer à des extra-terrestres et que franchement, ça se fait pas. Menacez-la de terribles représailles.

Dédéguisez-vous puis retournez chez votre collègue. Dites-lui que vous passiez dans le quartier et que vous avez eu envie de lui offrir une galette et un pot de beurre. Soulignez son air blafard et interrogez-la quant à la nature de ses soucis. Lorsqu’elle vous aura répondu, conseillez-lui de ne pas déconner avec ces choses-là et conseillez-lui d’émigrer vers le Honduras.

Eliminez ensuite les preuves: retournez au magasin de farces et attrapes et dites à la vendeuse que si vous venez aussi souvent, c’est parce que son air jovial vous chamboule le coeur et qu’elle est la gardienne du sommeil de ses nuits. Emue, elle vous offrira alors un costume de Superman flambant neuf. Profitez de son inattention pour l’assommer avec un coupe-ongles, enterrez son corps dans la rivière la plus proche puis enfilez un déguisement de vendeuse en farce et attrapes pour donner le change.

Arrangez-vous ensuite pour faire porter le chapeau à quelqu’un d’autre. Ce devrait être facile, vu que vous bossez dans un magasin de farces et attrapes qui vend des déguisements.

Puis téléphonez à votre travail pour dire que vous ne pourrez pas viendre pendant quelques jours, à cause que vous êtes malades. Vos collègues flaireront alors quelque entourloupe en constatant l’étrange coïncidence des absences conjuguées de Gérémonde ainsi que de vous.

Attendez quelques jours, puis découpez l’article de journal révélant l’idylle qui vous lie à votre ancienne collègue et envoyez-le lui sous couvert de l’anonymat et d’une enveloppe dans son repaire mexicain. Elle en perdra alors tous ses repères et le tour sera joué.

Sinon, vous pouvez aussi à chaque fois qu’elle vous adresse la parole lui répondre “pas l’temps”, c’est plus fiable mais moins drôle.

Ca sent le sapin

Monday, November 29th, 2004

Vous revenez d’un long périple autour du monde, d’un voyage sur la lune ou de votre maison en Patagonie et vous vous trouvez tout décontenancé car vous vous rendez subitement compte que vous ne savez pas trop en quel mois on est. Ce sont des choses qui arrivent encore trop fréquemment de nos jours.

Il existe pourtant quelques trucs simples pour reconnaître à coup sûr qu’on est fin novembre-début décembre, qui peuvent éviter de graves complications à ceux qui, par exemple, se croiraient en août et sortiraient dans la rue sans penser à enfiler leur écharpe doublée en poil de vigogne. C’est pourquoi il est important de connaître ces gestes simples qui peuvent vous éviter d’avoir l’air crétin en bikini dans la rue devant le stand de vin chaud de l’armée du salut.

Ainsi, si un type louche vous suit dans la rue en chantant, vêtu d’une grosse doudoune, de gants, d’une écharpe, de chaussures polaires, d’un cache-nez et de renforts latéraux, c’est le signe que les premiers grands froids sont arrivés.

De même, si vous constatez qu’un type bizarre tout de rouge vêtu est subreptiscement pendu au balcon de vos voisins, regardez avant de déranger la police si les fenêtres desdits voisins ne sont pas constellées d’étoiles clignotantes et de guirlandes lumineuses. Si c’est le cas, vous saurez que vos voisins reçoivent aux aussi le catalogue Vedia, mais qu’ils le prennent au premier degré. Dans le même ordre d’idée, si votre cornée est irritée par la chatoyance furieuse des rues de votre cité, c’est la preuve indéniable que vous vivez en Suisse allemande.

Si vous avez tenté de regarder un navet avec un bateau dedans mais que vous avez renoncé au bout de deux heures, juste avant le début du film, après trois barbies qui parlent et des rennes qui chantent pour vous inciter à acheter le satellite concurrent, c’est tout à fait normal: ça passait sur TFCoca. Si votre rejeton se roule par terre en hurlant qu’il veut un pangolin en peluche qui donne les prévisions météo quand on lui appuie dessus, c’est moins normal: il a probablement regardé la télé en cachette, le fourbe.
(S’il veut un minidoudou, par contre, c’est moins pire.)

Si votre magasin de cd préféré est envahi par les compilations de vieux chanteurs sur le retour, mais aussi par les compil de gens qui n’ont pas grand chose à compiler, par les coffrets d’inédits ou de reprises de chanteurs morts, dites vous que bientôt, un petit myopathe va gagner le droit de sortir son premier album au profit de la recherche contre l’ouïe.

Bref, si vous ne savez pas en quel mois on est, votre cause n’est pas perdue, de toutes façons en décembre tout le monde essaie de vendre son calendrier.

Lapon de garenne

Tuesday, October 12th, 2004

Ikea, donc.

A cinq ans, le sentiment est mitigé: on sait que, pour avoir droit à la piscine de boules, va falloir arpenter (même si à cinq ans, on dit pas forcément arpenter) les rayons pendant des heures et vaguement écouter ses parents se poser des questions existentielles genre “est-ce que cette table basse Öfenstrüe irait bien avec le chandelier blanc Louis XII?” Des heures de souffrance pour quelques minutes de plaisir: et si le vrai but d’Ikea c’était de préparer mentalement les enfants au calvinisme?

Des années plus tard, c’est pareil. Sans les boules.

D’abord, il faut accéder au magasin, souvent faire la file au parking, chercher une place de parc. L’humain est masochiste. Puis se promener dans les rayons, s’extasier devant les abat-jour en bois massif, les porte-cendrier en rotin incarné et les sous-verre en fonte sans serif et se dire: faudrait que j’arrête avec les mots composés, là.

Tout ça en supportant les cris des gosses qui aimeraient retourner dans les bulles, des parents qui hurlent pour que leurs enfants se taisent, de la belle-mère attachée dans un placard Skrüttüfü.
Mais y a quand même des compensations: soucieux des détails, les décorateurs-ikeaistes ne laissent jamais une étagère vide. Donc quand on en a marre de regarder les canapés saumon, on peut feuilleter un peu les best-sellers décoratifs. En général, c’est des trucs en suédois avec des titres super drôles genre Här kan du läsa. En France, les jeunes auteurs rêvent de passer chez Pivot (ou Ruquier, c’est selon), en Suède, ils doivent rêver de passer chez Ikea.

Une fois le tour du magasin fini, faut entasser les 112 meubles choisis sur un chariot fait pour en contenir 111, se battre pour les faire entrer dans la voiture et se les coltiner sur quatre étages si on habite au quatrième étage.

Puis vient le grand moment. Les Danois ont inventé les Lego, les Suédois Ikea. La Scandinavie, ça doit vraiment pas être drôle tous les jours. Quand on paume un Lego sous un tiroir, dans l’aspirateur ou dans son estomac, y a toujours moyen d’improviser. Mais quand la dernière vis de l’étagère Sztrf file sous l’armoire Gudrun qu’on venait justement de remplir avec la collection d’enclumes anciennes du petit, tout devient plus difficile.

Par contre, y a quand même un point commun avec Lego: y a toujours un moment ou on se rend compte que la pièce qu’on avait employée en bas à gauche, en fait, elle allait en haut à droite et qu’on l’a confondue avec une pièce qui lui ressemble un peu, mais qui fait 3 millimètres de plus et que maintenant va falloir tout recommencer sinon on risque de créer une faille spatio-temporelle qui va plonger le monde dans dix-mille ans de domination Elisabeth-Teissier-ienne.

y a une bulle

Tuesday, September 14th, 2004

Quand Patrick Le Lay avoue que tf1 cherche à laver le cerveau de ses téléspectateurs pour vendre du coca, ça choque.

Et c’est vrai que c’est choquant (oui, ça me choque que maintenant, je suis suisse): si les gens se mettent à énoncer tout haut des choses que tout le monde sait mais que personne ne veut savoir, c’est la porte ouverte à toutes sortes d’abus.

Monsieur Le Lay a ouvert une brèche qu’il faut truelliser, avant que d’autres ne s’y engouffrent.

Si l’on ne fait rien, les garagistes vont commencer à dire: “c’est juste le ralenti qui est mal réglé, mais je vais vous expliquer que votre voiture a plein de problèmes avec des mots compliqués, histoire de vous faire une grosse facture.” Les réparateurs d’ordinateurs vont faire pareil.

Les chauffeurs de taxi vont poser des questions du genre “Vous avez un itinéraire préféré, ou je peux vous faire faire six fois le tour de la ville en prétendant que je prends un raccourci?”

Les politiciens expliqueront que “être élu c’est cool, mais faut toujours que le peuple vienne se plaindre, l’a toujours pas compris qu’il devait voter et se taire?”

On verra des pubs à la télé dont le slogan sera “notre produit est dégueulasse, mais on aimerait bien le vendre quand même.” Et il y aura Zidane, dans ces pubs (mais bon ça, ça changera pas grand chose, il y est déjà)

Monsieur Patrick Le Lay, vous êtes un dangereux anarchiste.

Note de bas de post:à propos de tf1, insolite c’est bien, même si deux ites c’est encore mieux.

Dans l’Aude, j’avais la croix.

Saturday, August 14th, 2004

Bien que plus nombreuses dans “l’Amicale des Tuningistes Chasseurs Hédonistes fans d’Obispo, d’Ufologie et de Mangoustes” que dans mon frigo, les taches peuvent prendre n’importe quelle forme et surgir n’importe où.

Et c’est là que le b.-a. ba blesse. Il n’est jamais aisé de se débarasser d’une tache, celles-ci ont souvent tendance à s’incruster. C’est une tâche ardue. Il existe cependant d’habiles subterfuges plus ou moins faciles à appliquer.

Dans les transports publics, par exemple, la tache vient s’asseoir à côté de vous et vous parle de son opération à la rate, de sa passion pour les dynamos, de ses petits-enfants ou, plus communément, de ces salauds d’étrangers qui font rien qu’à jouer du yukulélé au lieu de travailler. Le seul moyen de s’en débarasser est de descendre à la prochaine (si la tache répond “ça tombe bien moi aussi”, improviser). L’inconvénient, c’est qu’on se retrouve parfois seul, abandonné, sur le quai d’une sombre et morne gare de banlieue.

La tache peut aussi prendre la forme d’un nouveau voisin qui insiste pour vous inviter à sa soirée diapos. Dans ce cas là, s’en débarasser devient de plus en moins simple, ce d’autant plus que si vous optez pour la solution directe, “rien à battre de ton invitation j’aime pas ta gueule de con”, la tache risque de s’en offusquer. Inventer régulièrement de nouvelles excuses pour refuser est un exercice qui stimule l’imagination et vous fera un sujet de conversation pour quand vous inviterez vos autres voisins, ceux qui sont gentils et tellement polis, pour une fois que ceux-ci n’ont rien d’autre de prévu.

Dans la plupart des cas, la solution de l’évitement est la plus simple. Parfois, hélas, c’est impossible: par exemple, quand on participe à des télés-réalités. Ou, au hasard, pendant les cours de répétition de l’armée suisse. Ou encore quand on est en train de dériver avec onze autre plongeurs, qu’on attend les secours et que quelqu’un se met à raconter des blagues.

Dans ces cas là, la meilleure solution reste de dire en alternance, toutes les 2 à 3 minutes “aha”, “non? incroyable” et “percolateur”, en pensant à autre chose et en attendant que ça se passe.

période bleue

Monday, August 2nd, 2004

L’année passée, c’est DJ Bobo qui nous a fait souffrir. Cette année, c’est o-zone qui nous pompe l’air.

Tube de l’été, c’est un concept que je comprends pas trop. Autant tube de mayonnaise c’est relativement simple à comprendre, autant tube de l’été pas.

Y a plein de gens qui ne supportent pas les épinards parce qu’on les a forcés à en manger. Tube de l’été, c’est exactement le même principe (sauf que y a pas de fer dedans) et pourtant ça marche. Ca marche pas longtemps, hein. Par exemple, le tubeur de l’été dernier, maintenant, il mange des yoghourts avec un célèbre tennisman. Mais ça marche quand même le temps d’agacer tout le monde.

Au début, je croyais que c’était un concept un peu calviniste, qu’on nous infligeait le tube de l’été pour nous punir d’avoir fait des trucs très moches en hiver, genre du snowboard à Verbier. Mais non, non, y a bel et bien des gens qui arrivent à se convaincre que oui, musicalement c’est bien, je vais filer acheter le disque et j’en profiterai pour prendre un kilo de chat machine, ils ont dit à la télé que ça lavait plus blanc.

Eviter de se faire entuber, c’est pas évident.
On peut plus ou moins éviter les moustiques: il suffit de se parsemer de citronelle.
On peut aussi éviter les touristes: suffit de passer ses vacances à Peney-le-Jorat, même les hollandais connaissent pas.
Par contre, éviter le tube de l’été, c’est plus difficile. Mais il existe tout de même quelques trucs:

– se faire opérer des oreilles, afin d’être sourd pendant l’été.
– déménager en Australie pendant l’été. Du coup, on vit toute l’année en hiver.
– vers fin mai-début juin, acheter toutes les stations de radios et les discothèques du pays.
– oui, je sais, je suis mauvais en conclusions

chabada bada

Monday, July 26th, 2004

Au début, dans la blogosphère francophone, on pouvait rester tranquille entre geeks, dépressifs, pseudo-poètes et geeks dépressifs pseudo-poètes.

Puis sont arrivés les politiciens. Du coup, ils se gagnaient deux-trois voix parmi les blogueurs qui se disaient “haaan peut-être que si je vote pour lui aux européennes, il va voter pour moi au blogofight, ouf de guedin!!” (Blogofight où, soit dit en passant, il faut voter pour madame Cali sinon je retiens ma respiration)
Du coup, les journaleux parlaient de ces politiciens trop trendy et proches de leur électorat qui avaient adopté le blog. Du coup, le politique et son grossiste en blogs étaient contents. (le grossiste était même tellement content que, parfois, des natels lui surgissaient des oreilles) (en marketing, je crois qu’on appelle ça win-win) (et la voiture jaune) (pas les natels surgisseurs, donc, mais les trucs où tout le monde est content) (l’école des fans est ainsi une émission win-win)(et la voiture jaune)(ok, j’arrête)

Mais bon, la passion ne durait pas longtemps, faut pas déconner non plus.

C’est maintenant au tour des écrivains de bloguer avec plus ou moins de bonheur. (enfin, y avait déjà une écrivaine-blogueuse (même que son deuxième livre est pas mal du tout)(le premier sûrement aussi, hein, mais je l’ai pas lu), mais bon c’est pas pareil)

Le principe des blogs d’écrivains, c’est des notes plus ou moins bien écrites, 63 commentaires (parce que oui, bien sûr, si je laisse un commentaire chez Virginie Truc, elle va peut-êre me donner des bonbons). Là aussi, ça fait causer de l’écrivain dans la blogosphère et du coup il gagne trois lecteurs et en perd deux. Mais surtout, ça permettra prochainement aux écrivains de dire à des journaleux: “j’ai un blog, haaan, comment que je suis trop trendy et à la fois proche de mon public”. Et dans deux mois, une fois le bouquin sorti, les weblogs susmentionnés seront rapidement recouverts de toiles d’araignées virtuelles. Mais au moins, ils ont pas le même grossiste.

Les paris sont ouverts pour la prochaine vague. Les personnages secondaires d’épisodes de Julie Lescaut? Les personnages de bd? Les chanteurs has been? Les bouchers-charpentiers? Les geeks dépressifs pseudo-poètes?

des cadences, des mesures et des ratiseurs

Thursday, June 10th, 2004

Il est des minorités opprimées dont on parle trop peu:

les collectionneurs de plaques d’égouts en tissu, les joueurs de hornuss, les présidents de la république (c’est vrai, quoi, après tout, c’est une minorité les présidents), les gens qui n’ont pas de cousins, par exemple.

Mais il y a une minorité opprimée dont on ne reconnaît pas souvent le statut de minorité:

les grands.

Ahlala, me direz-vous, les grands ils ont overtrop de la chance, ils peuvent plus facilement faire du trampoline car leur centre de gravité est plus haut.

Certes.

Et au cinéma, me direz-vous, ils ont moins de chances de se retrouver derrière un grand à cause de qui ils ne voient pas les sous-titres alors que c’est un film tchèque avec des passages en swahili.

Certes.

Mais la granditude a ses inconvénients. Le grand a ainsi toujours les pieds qui dépassent de la couette, si ce n’est pas du lit. Ce qui peut s’avérer super dangereux, en cas de froidure hivernale ou de moustiques estivaux.

Le grand souffre aussi dans le TGV, les avions et les voitures décapotables, tous conçus par des nains de moins d’1m80 qui voulaient se venger après s’être malencontreusement assis derrière un grand au cinéma.

Et surtout, jamais un petit n’entendra cette phrase, tant redoutée par les grands du monde entier: “dites, vous qui êtes grand, vous ne voudriez pas m’aider à récupérer ma valise qui pèse 191 kilos avant d’aller revisser une ampoule à 16 mètres de haut en montant sur un escabeau en bois vermoulu?”