Archive for the ‘vive le sport’ Category

de toutes façons, je préfère le Ragusa

Saturday, February 18th, 2006

Chaque année, sauf les années impaires, les Jeux Olympiques suscitent de nombreuses vocations. Des gens qui, confortablement installés devant leur écran, se disent “un jour, moi aussi je participerai à la finale du tournoi olympique de curling”. Des gens qui rêvent de briller en skeleton, en boardercross et même en biathlon. Des gens qui gardent un secret espoir de participer aux Jeux de Paris en 201224, mais aussi à ceux de Vancouver, de Pékin, de Vladivostok et de Morges.

C’est à ces gens qu’est destinée la Nelson Academy.

Pour la modique somme de 43270 $ norvégiens, vous y apprendrez tous les rudiments du métier de commentateur sportif olympique. Voici un petit aperçu des cours proposés par la Nelson Academy:

Cours de diction
Donnés par de célèbres dictologues, ces cours vous permettront d’affronter sans soucis nimporte quel Kazakhstan-Biélorussie de hockey sur glace. Indispensable pour les jeux olympiques d’hiver, qui sont pleins de russes et de lettons.

Cours de poncifs
Vous apprendrez à utiliser de nombreuses phrases telles que “il faut prendre les matches les uns après les autres”, “on n’a pas grand chose à se mettre sous la pupille” et “une compétition n’est jamais terminée avant la fin”. Vous apprendrez aussi à alourdir inutilement vos constructions de phrases et à employer des tas de formules toutes faites avec un mauvais escient.

Cours d’improvisation
Vous apprendrez quoi répondre quand le consultant dont on vous aura affublé se mettra à affirmer, sans rire, que “grâce au backgrab de son slide, il va pouvoir faire un backdraft sur le powerplay du glawaz à sens giratoire inversé” ou que grâce à la magnifique pierre à trois quarts cachées, la skip adverse va devoir donner de la longueur dans sa maison.

(Malheureusement, les cours de comprenage des règles des sports commentés ont du être supprimés, mais c’est pas grave, les spectateurs n’y verront que du feu, sauf en hockey sur glace où c’est dangereux de voir du feu, rapport à la glace)

Cours d’enthousiasme juvénile
Il est parfois difficile d’hurler de joie pendant toute la prestation du candidat de le pays que vous vous devez par contrat de soutenir, quelles que soit les circonstances: essayez un peu de hurler “C’est merveilleux, Roger, ahlalala, quelle performance extraordinaire, c’est incroyable, il mériterait de monter sur le podium aujourd’hui, magnifique, on n’a jamais vu ça, en même temps c’est la première fois qu’on assiste à une compétition de tir à l’arc, et c’est vrai que c’est chiant, mais tout de même, c’est incroyable, quelle performance majestueuse”, pour voir. De même, il est souvent difficile de se réjouir de la victoire de son protégé si, au hasard, une concurrente est en train de sortir de la piste sur une civière ou si deux-trois gamins qui n’avaient pas demandé grand chose se sont fait écraser pendant l’épreuve. Grâce à la Nelson Academy, vous saurez enfin distinguer l’important (la glorieuse incertitude du sport, surtout quand c’est nous qu’on a gagné) du futile.

Cours de langues
Malheureusement indispensables pour les futurs commentateurs suisses, les médaillés helvètes ayant la sale manie d’être oberlandais.

Cours de généalogie
Vous devez commenter une épreuve où les gens de le pays que vous vous devez par contrat de soutenir sont mauvais? Pas de problèmes, nos professeurs de généalogie vous apprendront d’habiles subterfuges, tels que “Shi-Yung Kee qui est d’ailleurs un petit peu français, puisque sa grand-mère avait passé les vacances de Noël à Megève en 1913”

Cours de mauvaise foi
Vous apprendrez à justifier n’importe quel revers du candidat de le pays que vous vous devez par contrat de soutenir, quelles que soient les circonstances. Des météorologues viendront vous expliquer comment le vent peut déstabiliser le candidat français, mais pas le norvégien. Des théoriciens du complot américain vous apprendront pourquoi le juge moldave tient absolument à ce que Brian finisse douzième, ceci à cause de la situation politique actuelle. Vous apprendrez à affirmer des opinions aussi tranchées que “bon, on ne veut pas accuser ou quoi, mais quand même, quand on voit les performances de l’américain, sans rien vouloir insinuer, tout de même, on est en droit de se poser quelques questions.”
Des professeurs d’histoire du sport vous aideront également à affirmer que “si on avait utilisé les règles de 1912, Maurice n’aurait jamais été disqualifié”.

triple axel

Sunday, February 5th, 2006

Bientôt sur vos écrans, une grande coproduction M6-TSR:

Une équipe olympique suisse tente de gagner des médailles dans des sports ne comportant ni théières ni balais. Au début, ce sont un peu des branquignoles. Heureusement, la production de l’émission leur envoie un coach, qui leur donne des tas de conseils, comme par exemple de prendre les matches les uns après les autres et ne pas oublier de prendre les petits cachets roses. Grâce à ces conseils, réussiront-ils à battre le Kazakhstan?

coach hockey

coach ski

(images trouvées ici en passant par . Et puisqu’on parle de brain not found, j’y retourne en deuxième semaine, soyez sages, méfiez-vous des poneys et parlez-moi un peu de vous pendant que je panosse)

Echange de bons procédés contre poney presque neuf

Wednesday, January 18th, 2006

Le post du jour vous est généreusement offert par le jeune Ka-Ly`

décidément, j’ai du mal à titrer

Wednesday, January 4th, 2006

Dans six semaines, les jeux olympiques de Sion 2006 débutent à Turin. Pour mémoire et les Français, (qui ne connaissent que les disciplines dans lesquelles ils font des médailles) (le biathlon) (et un peu le patin aussi des fois, mais pas toujours) voici une liste des amusantes épreuves hivernales:

Biathlon (du latin Biactol):

Un sport complètement idiot, dans lequel il faut faire du ski de fond avec une carabine dans le dos et du tir avec des skis aux pieds. A ne pas confondre avec le triathlon, sinon on risque de se retrouver à faire du vélo en caleçon de bain dans la neige.

Concurrents bêtement disqualifiés pour oubli de skis
Combiné nordique (de combiné, appareil de téléphone et nordique, qui vient du Nord. Exemple: ils sont super nordiques, les corons, cette année):

Epreuve dans laquelle les participants doivent téléphoner chez Ikea pour demander comment monter la bibliothèque Hensvik puis la monter, le tout par moins 30 degrés. Le premier qui a fini a gagné.

Curling (de curling, curling):

Sport majestueux, dans lequel les participants doivent lancer une théière puis balayer la glace pour que le thé reste chaud le plus longtemps possible. L’équipe qui arrive à boire le plus de tasse sans se casser la gueule gagne. Les joueurs s’appellent des curleurs et leur chef s’appelle un skip, presque comme le kangourou, mais pas tout à fait. Mais presque.

Hockey sur glace (de hoquet, truc agaçant qui arrive quand on a bu son thé trop vite, sur et glace):

Imitation de NHL2006, mais sans console de jeu.

Luge (de ponyta, ponytae, qui signifie le lapin nain en grec ancien):

Epreuve périlleuse dans laquelle il faut emmener ses enfants faire de la luge sur la petite pente derrière la maison puis les aider à la porter, et ce 107 fois pendant l’après-midi, par moins 30 degrés. Les concurrents ne sont pas obligés d’apporter leurs propres enfants, l’organisateur peut leur en mettre à disposition grâce à sa superbe offre “enfants gratuits”.
Patinage artistique (de patinage et artistique):

Epreuve dans laquelle des participants chaussés de patins doivent réaliser des oeuvres d’art. Un jury détermine la plus belle, sauf le juge français qui détermine laquelle a été faite par un français et le juge biélorusse.

Patinage de vitesse (de patinage, de et vitesse):

Pareil que le patinage artistique, sauf que c’est chronométré.

L’oeuvre de Raymond Öffenstrügh, champion olympique en 1937
Saut à ski (de belle taille, la perche, je vous prie)

Saut à la perche, mais avec un ski à la place de la perche.

Short Track (de short, court et track, comme par exemple track sur internet):

Cache-cache en sous-vêtements dans la neige. Cette épreuve a failli être interdite à cause du risque de décès fatals, mais finalement non, l’important étant de participer, comme le baron de Coubertin, qui est mort lui aussi.

Skeleton (de skeletor, le mec qui jouait le méchant dans Musclor)

Au Moyen-Âge, les participants devaient d’abord occire leurs concurrents, puis, à l’aide des os de leurs victimes, se fabriquer des skis et parcourir des parcours. Cette discipline a dû être un peu édulcorée pour des raisons évidentes et, depuis 2002, date de l’inscription du skeleton au calendrier olympique, le slalom géant a été supprimé.

ancien concurrent fossilisé (musée d’Innsbruck, Vienne)
Ski acrobatique:

Sport dans lequel il faut faire des acrobaties sur des skis.

Ski alpin
Course de ski ne pouvant se dérouler que dans les Alpes. Les 3/4 du budget des jeux de Lillehammer, qui se sont déroulés à Lillehammer, était constitué par les frais de transport des Alpes. Depuis, les jeux olympiques se sont déroulés dans les Alpes, sauf les jeux de Nagano et les jeux d’Albertville qui se sont déroulés à Grenoble.

Ski de fond:

Ski alpin, mais pas forcément dans les Alpes et sur des pentes plates.

Surf des neiges:

Surf en piscine couverte avec des vagues artificielles.

Et j’entends siffler le train

Saturday, November 19th, 2005

Les scientifiques se sont longtemps demandé pourquoi le supporter de foot avait une fâcheuse tendance à se transformer en blaireau. Si, en curling, il arrive parfois que des olibrius jettent des théières sur la glace, les joueurs se précipitent dessus avec leurs balais et tout rentre vite dans l’ordre. En foot (et en hockey), par contre, ça fait vite toute une histoire.

On pourrait tout d’abord penser que c’est dû au sport lui-même. Regarder des gens taper dans un ballon et essayer de le mettre dans des filets, c’est vrai que c’est moins stimulant intellectuellement que la dictée de Prosper Youplaboum Mérimée. Mais le supporter de fléchettes est relativement calme alors qu’objectivement, y a pas beaucoup de sports plus couillons que les fléchettes.

Certains estiment aussi que c’est dû à un nationalisme exacerbé, et c’est vrai que faut pas être très malin pour estimer que des gens, sous prétexte qu’ils sont pas nés du même côté que nous d’une ligne qu’on n’a jamais vue en vrai, sont encore pires que des suisses allemands. Mais quand même, la finale de Question pour un champion spécial francophonie fait également appel à des notions de nationalité aussi, et jamais j’ai vu un mec se jeter sur Julien Lepers et l’accuser d’avoir délibérément faussé la finale en posant exprès une question sur les châteaux de Dordogne pour défavoriser le candidat yéménite par rapport à son adversaire nicaraguayen.

Le fait que les supporters de foot sont plus nombreux que ceux de tennis de table explique aussi certaines choses, puisqu’il est bien connu que l’intelligence d’une foule est inversément proportionnel au nombre de gens qu’il y a dans cette foule. Ok, mais quand il y a 500 choristes ensemble, ils chantent du Céline Dion et du Johnny, ce qui n’est pas très très malin, mais tout de même plus qu’un chant de supporter de foot.

Il faut donc chercher plus loin la cause du crétinisme avancé des supporters de foot, mais aussi de hockey. Or, la personne qui exacerbe le plus la violence, c’est l’arbitre. L’arbitre, et son sifflet. Sifflet qu’il a en commun avec les agents de police dans les bandes dessinées belges. Les ondes provoquées par les sifflets créent une destructurisation des structures cérébrales, transformant les gens qui regardent le foot en demeurés. Sur la base de cette étude rigoureusement scientifique, je demande officiellement à Sepp Blatter de remplacer le sifflet de l’arbitre par un orgue Bontempi, merci.

Cela dit, on est qualifiés, on est qualifiés, on est on est on est qualifiés.

le théorème de la fourchette mauve

Friday, September 16th, 2005

Les coupes européennes de foot ont recommencé, avec leur lot de surprises (Banik-Herenveen 2-0) et de sponsors.

Le football a été inventé par les Anglais, qui avaient un peu pompé le calcio des Italiens, qui eux-même avaient un peu repompé les hommes des cavernes. Mais à l’époque ce jeu se jouait avec des cailloux et n’avait pas le même impact qu’aujourd’hui, la plupart des joueurs arrêtant leur carrière après leur premier amorti de la tête.

Le football se joue par paquets de 23, répartis en deux groupes de 11, appelés joueurs, et un groupe de 1, appelé de tas de noms d’oiseaux que la décence m’empêche de citer ici, par exemple “mais va t’acheter des putains de lunettes ou quoi, bordel, non mais qui c’est qui m’a foutu un imbécile pareil”, mais aussi des autres. Parfois, il sort un bout de carton et si les joueurs n’arrivent pas à dire de quel couleur il est, ils doivent sortir.

Les joueurs se placent tout autour d’un terrain en herbe garni de diverses lignes blanches. A l’aide de leurs pieds, ils font rouler une balle, à la manière de chatons espiègles, sauf qu’ils n’ont pas le droit de se jeter dans les jambes de leurs adversaires en miaulant histoire d’avoir du rab de croquettes. Ils ont le droit de se servir de leur tête. Pour faire avancer le ballon, donc, pas pour faire du sudoku. Deux des quatre côtés du terrain sont ornés de cadres avec un filet dedans, appelés buts. Le but du jeu est de mettre des ballons dans les buts. Dans chaque but se place un gardien qui a le droit de prendre la balle avec les mains et d’embrasser des hamburgers. Un match dure 90 minutes plus les arrêts de jeu, pendant lesquels on continue à jouer, mais arrêté.

Au bord du terrain se placent un entraîneur par équipe (sauf pour l’arbitre). Sa tâche est d’aider ses joueurs en leur gueulant dessus. Souvent, il se laisse emporter par sa fougue et aide aussi l’arbitre, les joueurs adverses, dieu, la maman de l’arbitre. L’entraîneur est entouré de remplaçants, dont le rôle est de courir le long du terrain en survêtement pour faire diversion.

Plus loin au bord du terrain se placent les spectateurs, dont le rôle est de se plaindre de l’arbitrage, de l’adversaire qui triche et de la qualité du jeu, c’était mieux l’année passée, et les supporters, dont le rôle est de boire des bières.

Beaucoup plus loin autour du terrain se placent les téléspectateurs dont le rôle est de critiquer le commentateur de la télé en buvant de la bière, pendant que leur épouse drague des handballeurs sur msn.

Les équipes de football les plus célèbres sont le Brésil, Liverpool, le FC Thierrens III et Zinedine Zidane

Il existe des variantes, comme le beach-soccer, qui se joue sur le sable, le football américain, qui se joue avec des américains, et le baby-foot, qui se joue avec des gens en bois.

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Saturday, September 10th, 2005

Parfois, la vie nous confronte à des choix cornéliens*. Nous devons tous, un jour ou l’autre prendre une décision importante, une décision qui pourra être lourde de conséquences: choisir un domaine d’études, attaquer le Pérou ou tenter de parlementer, privilégier sa carrière professionnelle ou familiale, prolonger ses vacances ou aller en Louisiane, peindre ou faire l’amour, mironton ou barjabulle…

Heureusement, il existe aujourd’hui une solution à tous vos problèmes: Le frère de Zinedine Zidane.

Dès aujourd’hui, soumettez vos choix difficiles au frère de Zinedine Zidane. Chance, désenvoûtement, retour de l’être Aymé, gencives douloureuses, rotules: Le frère de Zinedine Zidane résoud tous vos problèmes.

Soumettez-lui votre problème, allez vous coucher puis attendez quelques heures. Le frère de Zinedine Zidane vous apparaîtra et vous indiquera le chemin à suivre.

Le frère de Zinedine Zidane, toujours à vos côtés.

Seulement 100� l’appel hors T.T.C.

*C’est une image. En réalité, dans la vie de tous les jours, il est relativement rare que l’honneur nous oblige à buter notre beau-père.

EDIT: à propos, je tente de me recycler dans une carrière publicitaire ICI

Jour de repos

Monday, July 18th, 2005

En ce moment, donc, il y a le tour de France. Le tour de France, ça a lieu chaque année en France et ça finit chaque année à Paris. Du coup, le service des sports de France Télévisions, ils trouvent ça vachement mieux que les Jeux Olympiques.

Contrairement à ce quon pourrait croire en regardant le même service des sports, le tour de France, ça n’est pas seulement des châteaux et des villages avec des industries traditionnelles. C’est aussi une course cycliste de vélos.

Le principe en est simple: il faut faire le tour de la France sur son vélo et à la fin, le premier qui arrive a gagné, sauf si il ne porte pas un prénom d’accessoire de pompier. Ensuite deux filles lui font la bise en souriant, ce qui prouve qu’il ne sent pas la transpiration et du coup, c’est suspect, il s’est sûrement dopé au narta.

Contrairement au curling et aux échecs, le cyclisme est un sport individuel par équipes. Les équipes ne s’appellent pas Real Madrid ou Sochaux comme vous et moi, mais portent des noms de marque. Il faut savoir que pour faire tout le tour de la France (sauf Pornic et Goumois) à 40 kilomètres par heure de moyenne, il faut des vélos très chers et donc, il faut se faire sponsoriser. Parce que n’allez pas croire qu’on peut faire ça avec n’importe quel vélo. D’ailleurs regardez bien les images, vous ne verrez ni petit panier sur le devant pour mettre les courses, ni petites roues sur le côté (pourtant Alex Zülle en aurait eu bien besoin).

La plupart des cyclistes se font sponsorifier par des marques en rapport avec le vélo, comme par exemple des assurances-vie. En effet, les cyclistes sont souvent de constitution fragile, et que nombre d’entre eux sont obligés de prendre des médicaments.

On trouve aussi dans le peloton une entreprise de systèmes auditifs. Si vous regardez bien à l’intérieur des oreilles des cyclistes, vous constaterez que nombre d’entre eux y portent des appareils dedans, prouvant ainsi le fort taux de surdité du peloton. Malheureusement, certains ignorent le fonctionnement de ces appareils, car on leur a filé un mode d’emploi en scandinave.

Sinon, parmi les sponsors il y a aussi pas mal de banques, parce que les cyclistes sont des gens très riches, des îles, parce que faire le tour d’une île c’est plus facile que faire le tour de la France, sauf l’île de France, de l’eau minérale et des produits vitaminés, parce que les cyclistes ont une alimentation saine.

Mais parfois, le lien est plus difficile à faire. Par exemple, le leader de l’enduit prémélangé mécennise une équipe. Un produit qui n’intéresse a priori ni les coureurs, ni les spectateurs. Je sais pas pour vous, mais quand je regarde le tour de France, j’ai rarement envie d’acheter de l’enduit prémélangé. De la bière, des fois, un bâillon, souvent, mais de l’enduit prémélangé, jamais. Pareil pour les parquets et les chaudières. Et les opérateurs de téléphonie mobile basques. Pourtant, des opérateurs de téléphonie mobile étrangers, y en a des tas dans le tour de France. Un basque, donc, (aux abonnés absents) un français (qui passe mal en montagne) et un allemand (dont les coureurs aimeraient bien décrocher Armstrong). Alors que téléphoner, c’est tout aussi dangereux au guidon qu’au volant.

Et dans le peloton, on trouve aussi Discovery Channel. Là aussi, c’est étrange. C’est vrai, quel rapport entre une course cycliste et une chaîne qui passe des documentaires animaliers sur les cobayes ?

Pravda

Wednesday, July 6th, 2005

Et donc, dans deux petites heures, on saura qui organisera les jeux olympiques de 2012. (ce qui est dommage, c’est que le tchoukball ne soit pas olympique)

Il est temps de rendre hommage à France Télévision et à sa façon impartiale de souligner à quel point la candidature parisienne est merveilleuse et à quel point les Anglais mangent des bébés et font du mal aux poneys. Je tiens ici à souligner l’effort d’imagination des responsables des chaînes officielles des Jeux Olympiques d’Albertville de Paris 2012.

Parce que c’est vrai: glisser “Paris 2012” dans tous les reportages sportifs (même ceux sur le tchoukball), c’est pas évident.
A chaque interview d’athlète, prétendre sans sourciller qu’il soutient la candidature parisienne, c’est beau.

Alors que l’Europe a de l’essence sans plomb dans l’aile, aller rechercher tous les clichés sur la perfide Albion, c’est une belle preuve d’humour (anglais).

J’avais envie d’apporter ma pierre à l’édifice. Il y a des causes qui valent la peine d’être soutenues. Le retour de la propagande officielle sur nos téléviseurs en est une.

Voici donc quelques concepts de reportages pour les émissions cultes de France Télévisions (même si, ok, c’est peut-être un peu tard):

  • 30 millions d’amis: les pigeons parisiens soutiennent activement la candidature de Paris 2012
  • Thalassa: un marin explique que, grâce à Paris 2012, il pourra pêcher beaucoup plus de poissons
  • Fort Boyard: Passepartout explique pourquoi il soutient la candidature parisienne avant de chanter un extrait de son nouvel album. Olivier Minne raconte quant à lui comment, grâce à Paris 2012, il a maintenant des tas de muscles
  • Ca se discute: Raymond et Olivia allaient divorcer mais, grâce à la candidature de Paris pour les JO, ils se sont remis ensemble. Témoignage.
  • Taratata: avec un duo inédit, Marie-Jo Pérec et David Douillet qui chanteront des chansons sur Paris.
  • Des chiffres et des lettres: émission spéciale dans laquelle le compte fait toujours 2012
  • Motus: émission spéciale dans laquelle le mot à trouver est toujours Paris
  • L’inspecteur Derrick: dans l’épisode d’aujourd’hui, Derrick arrête de dangereux terroristes anglais qui voulaient faire capoter le merveilleux projet de Paris 2012
  • Le jour du seigneur: Prière pour les jeux olympiques de Paris 2012
  • 100 minutes pour convaincre: émission annulée, tout le monde est déjà convaincu par Paris 2012
  • La cuisine des mousquetaires: Un chef prépare des recettes parisiennes pendant que Jean-Pierre Coffe explique pourquoi la cuisine anglaise, c’est de la merde
  • Cinéma: A nous les petites anglaises L’auberge espagnole
  • Tout le monde en parle: de Paris 2012
  • On ne peut pas plaire à tout le monde: par exemple, les JO de Londres 2012 ne plaisent pas à tout le monde.
  • une émission animée par Laurent Broomhead (mais ça, c’est juste parce que c’est mon idole)
  • et une émission spéciale Jeux Olympiques, présentée par Michel Drucker et Daniella Lumbroso,
    avec Florent Pagny et Garou

Edit de 13 heures 50: pauvre Nelson

peut-être un thé

Wednesday, June 22nd, 2005

koebi Le doigt pointé droit sur moi, d’un air presque méchant, il lance: “Deviens mon entraîneur-assistant”. Au début, j’y ai pas trop pris garde, ma maman m’a toujours appris à ne pas écouter ce que disent les gens dessinés sur des packs de Carlsberg. Mais quand même, ça m’a un peu titillé. Je veux dire, que Köbi Kuhn pense à moi pour l’assister, c’est déjà surprenant. Ok, avec les juniors D du FCT, on avait d’assez bons résultats. Mais c’était y a longtemps et bon, ma tâche principale était de les aider à attacher leurs chaussures. Je suis sûr que tous les joueurs de l’équipe nationale savent attacher leurs godasses tous seuls. Enfin, je suppose. Je dis pas que ça me ferait pas plaisir, hein, mais c’est tout de même un peu étonnant.

Mais que Köbi Kuhn me tutoie, comme ça, en pleine coop, je trouve ça bizarre. Pour ceux d’entre vous qui le connaissent mal, Kobi Kuhn c’est l’entraîneur de l’équipe suisse de football. Un gars bien, je crois, mais que je connais pas plus que ça. J’ai rien à lui reprocher pour le moment, même si les entraîneurs de foot, c’est comme les steaks de cheval, ils peuvent passer d’excellents à bons pour la poubelle en quelques secondes. Mais bon, que je sache, on se tutoie pas.

C’est là que je me suis rendu compte que Köbi (je l’appelle par son prénom, puisqu’il me tutoie) ne parlait pas à moi, mais à tous les gens qui passent. Même à la voisine, qui a bien la portée de voix nécessaire pour le poste, mais qui ne connaît probablement même pas le prénom de Tranquillo Barnetta. Même à des français ou à des irlandais. (Quoique des irlandais ne boivent probablement pas beaucoup de Carlsberg). Et il fait pas ça seulement à la coop du quartier. Il passe même à la télé pour demander à des gens de devenir son entraîneur-assistant. En les tutoyant.

En fait, Carlsberg, sponsor officiel de l’équipe suisse de football, organise un concours. Et le premier prix de ce concours, c’est donc de devenir l’entraîneur-assistant de Köbi Kuhn pendant deux jours. J’ai participé, pour voir, sur le site de Carlsberg. On m’a rien demandé sur le 4-3-3, ni sur qui je pensais faire jouer sur le flanc gauche. On m’a posé une question à choix multiple avec deux choix, dont un plutôt peu choisissable. Donc si ça se trouve, ma voisine aurait facilement trouvé.

Si ça se trouve, elle a trouvé et c’est elle qui va assister Köbi Kuhn pour le match contre la France. Au moins, on l’entendra pas hurler dans les escaliers ce soir là, c’est déjà ça de gagné. Mais quand même. Si ça se trouve, elle sait même pas ce qu’est un 4-3-3. Si ça se trouve, sur le flanc gauche, elle va vouloir faire jouer son fils.
Il est sûrement très bon, hein, mais il a sept ans et a aucune expérience internationale. A part un match contre les portugais de l’immeuble d’à côté, sur la pelouse derrière chez nous mais bon, je crois pas que ça comptait comme match officiel.

Et le plus étonnant, c’est que personne proteste. Quelques bien pensants râlent parce que le sponsor de l’équipe de Suisse, c’est de la bière et que ça se fait pas. Mais personne ne râle parce que ma voisine va mener l’équipe nationale tout droit à la catastrophe en insistant pour faire jouer son fils de 7 ans. Ni, ce qui est encore plus grave, parce que pour éviter ça, il va falloir se taper de la mauvaise bière.