Récemment, Eolas se demandait, non sans une certaine pointe de sarcasticité, à quoi pouvait bien servir l’armée suisse. C’est bien des avocats, ça, de poser des questions intelligentes auxquelles on peut pas répondre.
C’est vrai que pour faire la guerre, on est mal barrés, parce qu’il faudrait trouver des adversaires à notre taille. Le Lieschtenstein est pas disposé à nous attaquer et le Vatican on peut pas, on va quand même pas se battre contre des gardes suisses. A la limite les îles Fidji mais bon, ça fait un peu loin, même en F18. Mais c’est joli.
Donc on a une armée, mais pas pour faire la guerre. Soit. Mais alors, à quoi peut-elle donc bien servir? La version officielle c’est qu’elle sert à NE PAS faire la guerre. Nos nombreux ennemis se disent “bon on n’a rien à faire, c’est dimanche soir, y a rien à la télé, on va aller envahir la Suisse”. Mais en arrivant chez nous, ils croisent un escadron de cyclistes militaires sur leurs vélos furtifs et là ils se disent: “ah merde, on peut pas envahir la Suisse, on a un compte à l’UBS, pis en plus c’est plein de montagnes et de suisses allemands”
Donc, bon, on peut en déduire que l’armée suisse ne sert ni à faire la guerre, ni à ne pas faire la guerre. C’est un de ces trucs qui sont là, on sait pas trop pourquoi, comme les cadeaux que tata nous offre à Noël et qu’on ose pas jeter. Sauf que personne ne nous a offert d’armée à Noël donc ma métaphore tient pas debout, mais sinon c’est pareil.
Bon quand je dis que ça sert à rien, j’exagère un peu, c’est typique des hippies écolos gauchistes ça. Par exemple, l’armée ça fait de nous des hommes. C’est bien, d’être un homme. Par exemple, Roger Federer, qui n’a jamais pu faire son sévice à cause de ses problèmes de dos, le pauvre, ce sera jamais un homme et je suis sûr que ça l’embête un peu.
Et pis je suis sûr qu’en fouillant, on peut trouver d’autres utilités.
Par exemple, ça va permettre à Cali (et à ceux qui ont les clés, si ils ont envie/le temps) de poster ici pendant trois semaines et ça, c’plutôt une bonne nouvelle.
étroits héros
Wednesday, April 14th, 2004Parmi les traditions en Helvétie, il en est une qui est très traditionnelle: en Suisse francophone, il est de coutume de trouver les français énervants.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas à cause de leur façon amusante d’appréhender la conduite automobile que les citoyens de l’Hexagone irritent ceux du pays du Gruyère sans trou. (Quoique.)
En fait, si les français agacent, c’est à cause de la télé. Parce que en Helvétie, les choix qui s’offrent à nous sont: l’abstinence télévisuelle, mais dans ce cas comment se tenir au courant des nouvelles offres sur le marché des machines à faire des muscles?, le regardage de la tsr, qui rend dépressif à court terme, ou le regardage de chaînes françaises.
Alors bon, nous passerons sur le cas de m6, qui caste trois suisses histoire de pouvoir vendre ses chanteurs sur catalogue mais situe Lausanne au coeur des Alpes, ce cas n’étant là que pour me permettre de placer un jeu de mot idiot.
Car c’est de la plus noble conquête de la télévision que je veux parler: la retransmission sportive. De ce côté du Jura, on invente le concept énervant de défaite honorable, on est prudent, on hésite à crier vistoire quand on pourrait crier un autre prénom rigolo, même quand un joueur est capable de fédérer les foules confédérées: “Bien sûr, Rodgeure a encore 12 balles de match, mais il ne évidemment, il ne faut jamais tuer la peau de l’ours avant d’avoir tué la cremière.”
Outre-Doubs, le commentateur sportif est tellement persuadé que son équipe est la plus forte que ça finit par être vrai. Et quand ça ne l’est pas, il a recours a d’habiles subterfuges: le criticage arbitral ou temporel (“bien sûr, les anglais nous ont mis minables, mais sans quelques décisions contestables et le vent qui soufflait que quand c’est nous qu’on avait la balle, on aurait pu gagner”) ou l’appropriage (“cette victoire est tout de même un peu la nôtre, puisque la grand-mère du voisin du propriétaire du chat dont les boyaus ont servi à faire la raquette de Roger Feudeureure possède une magnifique boule à neige tour eiffel”)
Du coup, quand y a des matches France-Suisse, on espère toujours. En coupe des vices, on s’est planté parce que le vent soufflait trop fort, en football on va probablement se prendre une tatanée mais cette victoire sera un peu la nôtre parce que la grand-mère de Zizou connaît un bien un type qui va des fois à la piscine à Renens. Reste plus que le hockey (mais ça intéresse que les suisses et en général on perd quand même) et le curling.
Tags:commentateur sportif, curling, dire du mal des français, suisse
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