Archive for the ‘la Suisse n’existe pas’ Category

quand faut y aller

Sunday, August 8th, 2004

Récemment, Eolas se demandait, non sans une certaine pointe de sarcasticité, à quoi pouvait bien servir l’armée suisse. C’est bien des avocats, ça, de poser des questions intelligentes auxquelles on peut pas répondre.

C’est vrai que pour faire la guerre, on est mal barrés, parce qu’il faudrait trouver des adversaires à notre taille. Le Lieschtenstein est pas disposé à nous attaquer et le Vatican on peut pas, on va quand même pas se battre contre des gardes suisses. A la limite les îles Fidji mais bon, ça fait un peu loin, même en F18. Mais c’est joli.

Donc on a une armée, mais pas pour faire la guerre. Soit. Mais alors, à quoi peut-elle donc bien servir? La version officielle c’est qu’elle sert à NE PAS faire la guerre. Nos nombreux ennemis se disent “bon on n’a rien à faire, c’est dimanche soir, y a rien à la télé, on va aller envahir la Suisse”. Mais en arrivant chez nous, ils croisent un escadron de cyclistes militaires sur leurs vélos furtifs et là ils se disent: “ah merde, on peut pas envahir la Suisse, on a un compte à l’UBS, pis en plus c’est plein de montagnes et de suisses allemands”

Donc, bon, on peut en déduire que l’armée suisse ne sert ni à faire la guerre, ni à ne pas faire la guerre. C’est un de ces trucs qui sont là, on sait pas trop pourquoi, comme les cadeaux que tata nous offre à Noël et qu’on ose pas jeter. Sauf que personne ne nous a offert d’armée à Noël donc ma métaphore tient pas debout, mais sinon c’est pareil.

Bon quand je dis que ça sert à rien, j’exagère un peu, c’est typique des hippies écolos gauchistes ça. Par exemple, l’armée ça fait de nous des hommes. C’est bien, d’être un homme. Par exemple, Roger Federer, qui n’a jamais pu faire son sévice à cause de ses problèmes de dos, le pauvre, ce sera jamais un homme et je suis sûr que ça l’embête un peu.

Et pis je suis sûr qu’en fouillant, on peut trouver d’autres utilités.

Par exemple, ça va permettre à Cali (et à ceux qui ont les clés, si ils ont envie/le temps) de poster ici pendant trois semaines et ça, c’plutôt une bonne nouvelle.

étroits héros

Wednesday, April 14th, 2004

Parmi les traditions en Helvétie, il en est une qui est très traditionnelle: en Suisse francophone, il est de coutume de trouver les français énervants.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce n’est pas à cause de leur façon amusante d’appréhender la conduite automobile que les citoyens de l’Hexagone irritent ceux du pays du Gruyère sans trou. (Quoique.)

En fait, si les français agacent, c’est à cause de la télé. Parce que en Helvétie, les choix qui s’offrent à nous sont: l’abstinence télévisuelle, mais dans ce cas comment se tenir au courant des nouvelles offres sur le marché des machines à faire des muscles?, le regardage de la tsr, qui rend dépressif à court terme, ou le regardage de chaînes françaises.

Alors bon, nous passerons sur le cas de m6, qui caste trois suisses histoire de pouvoir vendre ses chanteurs sur catalogue mais situe Lausanne au coeur des Alpes, ce cas n’étant là que pour me permettre de placer un jeu de mot idiot.

Car c’est de la plus noble conquête de la télévision que je veux parler: la retransmission sportive. De ce côté du Jura, on invente le concept énervant de défaite honorable, on est prudent, on hésite à crier vistoire quand on pourrait crier un autre prénom rigolo, même quand un joueur est capable de fédérer les foules confédérées: “Bien sûr, Rodgeure a encore 12 balles de match, mais il ne évidemment, il ne faut jamais tuer la peau de l’ours avant d’avoir tué la cremière.”

Outre-Doubs, le commentateur sportif est tellement persuadé que son équipe est la plus forte que ça finit par être vrai. Et quand ça ne l’est pas, il a recours a d’habiles subterfuges: le criticage arbitral ou temporel (“bien sûr, les anglais nous ont mis minables, mais sans quelques décisions contestables et le vent qui soufflait que quand c’est nous qu’on avait la balle, on aurait pu gagner”) ou l’appropriage (“cette victoire est tout de même un peu la nôtre, puisque la grand-mère du voisin du propriétaire du chat dont les boyaus ont servi à faire la raquette de Roger Feudeureure possède une magnifique boule à neige tour eiffel”)

Du coup, quand y a des matches France-Suisse, on espère toujours. En coupe des vices, on s’est planté parce que le vent soufflait trop fort, en football on va probablement se prendre une tatanée mais cette victoire sera un peu la nôtre parce que la grand-mère de Zizou connaît un bien un type qui va des fois à la piscine à Renens. Reste plus que le hockey (mais ça intéresse que les suisses et en général on perd quand même) et le curling.

Lumpi is my dog

Thursday, April 1st, 2004

La Suisse, un petit pays avec des montagnes, des marmottes, du gruyère sans trous, des anti-européens primaires mais majoritaires, un raton-laveur. Et quatre langues nationales et demi.

Jusqu’ici, les petits francophones apprenaient l’allemand à l’école primaire, les petits alémaniques apprenaient le français, les tessinois apprenaient l’allemand et le français, personne n’apprenait l’italien et les dépressifs regardaient svizra rumancha une fois par semaine sur tsr2.

But the winds of change are blowing.

On nous avait préparé en douceur: la compagnie d’avions qui volent pas s’appelle Swiss, la compagnie de skieurs qui volent bas s’appelle Swiss Ski, le comité olympique s’appelle Swiss Olympics et ainsi de sweet.

And now, ils semblerait que l’apprentissage du français par les ptits alémaniques soit menacé. Well… Parce que voyez-vous, pour faire une brillante carrière internationale, l’anglais c’est bien. Par contre, le français, c’est pas très utile. Et c’est dur à apprendre.

And we’re not better… je connais plein de romands qui préféreraient apprendre la langue de David Beckham que celle de durch-für-gegen-ohne-um + accusatif.

Donc, si je déduis bien, l’école se doit d’enseigner des trucs utiles et faciles. L’anglais, le sport, le chant et le sms.

Borromini

Tuesday, March 16th, 2004

Ce billet est réservé aux suisses qui rêvent de devenir mondialement célèbres.

La solution la plus simple, c’est de faire du tennis.

Mais si tu es allergique au jaune, il y a d’autres moyens:

Faire du bateau.

Faire du ballon.

Faire des bandes dessinées.

Faire des chansons cryptiques, enfantines ou moisites.

Faire les yeux doux à des appareils photos ou à des stars d’émissions pourrites.

Te faire piquer ta princesse par un acrobate.

Et si tu veux être mondialement célèbre alors que tu es drôle il faut:

arrêter de l’être.

ne pas avoir froid aux yeux.

Aidons-les à trouver la force de dire oui

Monday, February 9th, 2004

Chères passionnées de la suissitude, chers de même.

Aujourd’hui, nous allons apprendre à faire une initiative.

Pour faire une initiative, il faut d’abord une idée de une loi qu’on pourrait faire. Par exemple, je sais pas moi, tu te dis que je devrais pouvoir sortir mes poubelles le mardi si j’ai la flemme le lundi, une loi pour qu’ils emmènent les enfants dans la voiture, une loi obligeant le port du pyjama rouge.

Bon. D’abord, il te faut un titre. Pour le moment, ça a l’air de rien, mais c’est super important.

Ensuite, il faut concocter un texte très compliqué. C’est super important aussi si tu veux avoir une chance.

Ensuite, il te faut 100 000 signatures en 18 mois. De 100 000 personnes différentes, pas 100 000 fois la tienne, hein! Donc si ton projet c’était l’obligation du port de pyjama rouge, va falloir être très persuasif, avoir beaucoup d’amis, ou être riche.

Ensuite tu donnes ton initiative à qui de droit et le Parlement fait un contre-projet. Entre temps, plusieurs années se sont écoulées. Il faut donc une bonne mémoire, aussi, pour pouvoir défendre ton projet devant les médias alors que c’est ton arrière grand-père qui l’avait déposé.

Bon ensuite, le stade final. Les gens vont devoir aller voter. On leur demande: acceptez-vous le projet pour le port du pyjama rouge? Acceptez-vous le contre-projet relatif au projet pour le port du pyjama rouge? Si les deux objets étaient accepté, lequel préféreriez-vous?

Et là, il ne faut pas sous-estimer le pouvoir de la démocratie: les gens ne comprennent pas vraiment ce que ça veut dire. Et ils n’ont pas lu le texte entier, ils ont donc sauté le paragraphe où tu expliquais que les gens qui portent des pyjamas jaunes seront flagellés sur la place de la Gare le premier vendredi du mois. Mais ils vont quand même voter, même si ils comprenennt pas pourquoi. C’est là que le titre revêt toute son impotance: Initiative des pyjamas, ça fait hype et trendy, les gens votent oui sans trop savoir pourquoi.

Paraît que quand on va pas voter, on n’a pas le droit de râler. N’empêche que y a des jours où j’ai envie de faire passer une initiative “pour obliger les gens à savoir ce qu’ils votent avant de le voter plutôt qu’après, ça serait cool, quand même”

(Pour les gens qui aimeraient quand même s’instruire, faut voir ici et pour le sujet de mon irritement, faut voir )

Häch dini Ovo hüüt scho gha?

Sunday, January 18th, 2004

“La Suisse, c’est le bordel”, déclarait récemment quelqu’un.

Le blog étant un puissant outil d’information (si vous n’en êtes pas convaincu, voir , ou ), voici donc quelques informations à propos de ce merveilleux pays qu’est la Suisse.

Donc en Suisse il y a évidemment des vaches violettes, des marmottes emballeuses, des gardiens de chèvres et des meules de Gruyères, mais pas seulement.

La Suisse est également un pays très riche: la plupart de ses habitants ont un compte en Suisse.

La Suisse a quatre langues nationales, dont deux que personne ne parle, le romanche et l’allemand.

On y fabrique du chocolat, des montres et des comiques.

Les comiques suisses les plus célèbres à l’étranger sont Titeuf, DJ Bobo, Bertrand Piccard, le chanteur de métal Henri Dès, Marc Rosset, Ernesto Bertarelli, Jean Passe et D. Meilleur. (et je ne cite pas Marie-Thérèse Porchet: par comique, je voulais dire des gens qui font rire).

Enfin, les sports nationaux le curling en hiver et le hornuss en été. Le curling, c’est un sport dans lequel on lance des théières et ensuite quatre types balaient pour éviter que les théières ne se salissent. Le hornuss, c’est un sport dont personne n’a jamais pu comprendre les règles. C’est pour ça que c’est notre sport national. La Suisse aime bien les trucs incompréhensibles, sa politique, son histoire et les tableaux de Paul Klee en sont la preuve.

En résumé, la Suisse c’est le bordel.

(bunde) SRAT-Academy

Tuesday, December 9th, 2003

(Pour les non-helvètes, cette note ne veut rien dire. Désolé.)

Encore plus fort que le mayen 1903, la télévision suisse, en partenariat avec la chancellerie fédérale et les jus michel, lance un nouveau concept de téléréalité: bundeSrat-Academy.

Les règles du jeu sont hyper simples: ils ne sont plus que six dans la bundesratacademy, à la fin, ils doivent être sept.

Il va donc falloir départager les candidats. Mais ce n’est pas toi, public, qui pourra le faire. En fait, il fallait voter pour ceux qui pourront voter demain.

Pour corser un peu le jeu, les voteurs ont le droit d’éliminer un candidat déjà en place. Un droit qu’ils n’ont jamais pris jusqu’ici, mais qu’ils pourraient prendre demain.

Christoph, le fachouillard qui fait beaucoup de bruit, rentrera-t-il au château? Les bundesratacademiciens accepteront-ils de faire la tournée avec lui?

S’il n’est pas choisi, Christoph a promis qu’il rentrerait dans l’opposition et ferait rien qu’à faire des referendum. Quelqu’un lui expliquera-t-il que c’est pas beau, les caprices, si tu continues c’est deux claques et au lit?

Si Christoph fait rien qu’à rentrer dans l’opposition, que fera Samuel, son camarade de parti mais pas vraiment quand même?

Les voteurs soutiendront-ils la Ruth? Renverront-ils Joseph s’occuper de son fils Pinocchio? Ou alors, choisiront-ils de renvoyer Micheline?

Christine sera-t-elle élue, ce qui ferait plaisir aux gens du marché?

Franz surgira-t-il de l’ombre? S’il rejoint le château, sa copine Nelly viendra-t-elle assister au prime?

Les voteurs choisiront-ils de virer Micheline et Ruth pour que les buundesratacadémiciens puissent rester entre mecs et parler foot et voitures en buvant de la bière?

Et si il ne se passait rien?

Ne manquez pas (bunde)SratAcademy, demain dès 9 heures.

même joueur joue encore

Thursday, December 4th, 2003

(des fois on écrit des trucs et après on nous dit que La page que vous recherchez est actuellement indisponible. Le site Web rencontre peut-être des difficultés techniques ou il vous faut peut-être modifier les paramètres de votre navigateur. C’est pas très poli)

Je me suis rendu compte que je ne comprenais rien au système scolaire français. Logique et pragmatique, je me suis dit que les français ne devaient rien comprendre au système scolaire suisse. Naïf, je me suis dit que les français devaient adorer savoir ce qui se passe ailleurs, un peu comme les américains. (Note pour moi-même: éviter les vannes sur les français jusqu’au 22 juin et ensuite, balancer en bloc. Ou oublier)

En fait, le système scolaire suisse ressemble beaucoup à l’accent suisse: il n’existe pas. Il y a un système genevois, un vaudois, un fribourgeois, un en mutation.

Mais en gros, ça se passe comme ça: on commence par l’école obligatoire. Au début, on apprend les colliers de nouilles et les poésies pour émouvoir grand-mère sous le sapin de noël, puis ça se complique un peu, y a de l’allemand et des maths (désolé).

Ensuite, on a le choix. Soit on fait un apprentissage, un truc où on apprend à faire un boulot, soit, si on sait pas quoi faire de sa vie on fait des études ou un apprentissage d’employé de commerce.

En apprentissage d’employé de com’, on apprend à faire des photocopies. Aux études, je sais pas trop ce qui se passe: j’ai dormi quatre ans et je me suis réveillé avec un bac, mais je peux même pas traverser de rivières avec, je me suis fait rouler. C’est peut-être parce que c’était un bac langues. (Là, les gens vont chercher pendant dix minutes un jeu de mots. Y en a pas)

Après les études, viennent les hautes études. Pendant ce temps là, ceux qui avaient fait un apprentissage commencent à bosser et, comme ils vivent chez papa maman, ils ont plein de sous, mais comme ils sont sympas, ils paient des verres le week-end.

Les étudiants, eux, ils choisissent une branche avant de se faire scier pendant 4-12 ans. Si ils ne savent toujours pas quoi faire de leur vie, ils font six mois de droit. Ils se plaignent d’être super stressés, quand même, douze heures de cours par semaine six mois par année, c’est terrible, quoi.

En france, c’est pas tout à fait pareil: déjà l’Uni s’appelle la fac. En france, les gens qui sont à la fac dorment à trois dans des dortoirs, ils font de la musique pénible dans un garage et ils passent leurs journées à la cafète à boire des trucs louches. En suisse, des fois, certains étudiants vont en cours. Il paraît. Je sais pas, je les ai jamais vus.

Ensuite, certains trouvent un vrai métier comme caissier ou serveur. Ceux qui ne savent toujours pas que faire de leur vie ont deux options. Soit ils passent des licences, des thèses et des machins, et à 45 ans ils arrivent, frais et pimpants, sur le marché du travail. Soit ils deviennent prof ou journalistes.

je hais l’armée et je hais la guerre je hais les curés et je hais la haine

Saturday, August 16th, 2003

Donc, l’armée fait de nous des hommes. Résumons un peu, pour être un homme il faut savoir:


– boire de l’acool, fumer de la nicotine et de la drogue en quantités astronomiques.


– t’habiller exact pareil que tous tes amis, (ça marche aussi si tu veux devenir gothique, sauf que la démarche est pas la même), marcher à la même vitesse que tous tes amis, être aligné sur tous tes amis, bref tu dois être capable de nier totalement ta personnalité.


– obéir aveuglément à des crétins. Par contre, ne jamais prendre d’initiative. Si le crétin te dit: panosse cette pièce, tu la panosses. Même si elle n’a pas été balayée avant. (Pour les français, panosser se dit serpillèrer)


– prétendre que non jamais toi tu graderas, même si t’en crèves d’envie parce que tu sais bien que l’armée est le seul endroit où on te proposera des responsabilités.


– te moquer de tes petits camarades. Dans chaque école de recrue, y a un mouton noir. Si toi aussi, tu veux devenir un homme, il faut te moquer de lui, dévisser les montants de son lit, lui trouver des surnoms rigolos et mettre de la mousse à raser dans ses bottes. Si tu ne fais pas ça tu risques de devenir soit le mouton noir, soit bien pire qu’il croie que t’es son pote.


– acheter des revues à caractère pornographique et donner de la joie aux filles du même nom (enfin je suppose, vu que dans chaque bled où y a des casernes y a aussi des établissements où des dames pratiquent la danse artistique) (mais moi j’ai jamais été, j’étais fauché à l’époque)


Et, me direz-vous, si à la fin du sévice militaire, on est toujours pas un homme? Aucun souci, l’armée pense à tout (même si en général, ou au moins en colonel, la pensée reste coincée quelque part dans les méandres de la hiérarchie). Ceux qui n’ont pas réussi à devenir des hommes en 15 semaines peuvent revenir l’année suivante, etc etc, jusqu’à ce que ça marche. Et les cas désespérés, ceux qui ne deviendront jamais des hommes, deviennent des militaires de carrière.

problèmes d’élection? commandez notre produit miracle

Monday, May 19th, 2003

Il faut que je vous parle un peu de la Suisse.

Ce pays a une particularité quasi unique au monde : c’est un pays démocratique.

C’est un concept un peu difficile à expliquer, mais je vais essayer. Dans la plupart des autres pays, le chef fait les lois. Souvent, c’est le peuple qui choisit son chef, parfois c’est lui qui décide tout seul de l’être. Enfin quand on dit peuple, ça veut dire la moitié plus un des gens qui ont le droit d’aller voter et qui daignent se servir de ce droit. Si chaque peronne pouvait choisir son propre chef, ça foutrait le bordel, un peu.

Ils votent, un type est élu et ensuite ce type, pendant le temps qu’il est chef, fait des lois dans le but de rester chef aux prochaines élections.

En Suisse, c’est complètement différent. Plusieurs fois par année, on demande à la population d’aller donner son avis sur plein de sujets. Dès que 50% + 1 des gens qui n’avaient rien d’autre à faire ce dimanche-là sont du même avis, ils ont raison. En général, ils votent non.

L’idée de base est d’ailleurs assez rigolote : si une majorité de gens sont d’accord sur un truc, ils ont raison. Donc, au Moyen Âge, la terre était plate.

Dans la minorité de gens qui exercent leur droit à espérer faire partie de la majorité, on trouve des gens qui n’ont pas lu le matériel de vote, des gens qui l’ont lu mais ne l’ont pas compris, des gens qui croient l’avoir compris mais ne l’ont pas compris, des gens qui ont demandé à leur papa, leur épouse, leur concierge ou a la voisine du dessous qui a des yeux bleus magnifiques et une poitrine avantageuse ce qu’il fallait voter. On trouve aussi des gens qui demandent à leur beau-frère ce qu’il vote et qui se disent: “il va dire oui, ce con ? Ok, moi je vais voter non”.

Et on trouve aussi beaucoup de gens pas du tout concernés. Par exemple, ce week-end, on a refusé l’initiative en faveur des handicapés. Je suis sûr que parmi les gens qui ont trouvé que ça coûtait trop cher (l’argument le plus souvent utilisé pour voter non, sauf quand il s’agit d’acheter des avions qui serviraient à faire la guerre si par hasard le Lieschtenstein voulait nous envahir), il y avait plein de gens très valides.

En Suisse, dire qu’on ne va pas voter est un aveu terrible à faire, un peu comme dire qu’on a acheté le cd de Nolwenn. Et que vous répondent les gens à qui vous avez le courage de faire cet aveu ? “Ah oui ? tu me le graveras ?”

Ah non pardon, on reprend… En Suisse, dire qu’on ne va pas voter est un aveu terrible à faire, un peu comme dire qu’on a acheté le cd de Nolwenn. Et que vous répondent les gens à qui vous avez le courage de faire cet aveu ? “Oui mais tu pourras pas râler après”

Le Suisse trait sa vache, vit paisiblement, et va voter pour pouvoir râler. Comme je n’ai pas voté ce week-end (j’essaie d’arrêter en ce moment), je vais prendre un exemple pour lequel on m’a pas demandé mon avis. Un objet cantonal dans un canton ou je vis pas. Comme ça, je peux râler. Malin hein ?

Or donc, on a demandé au bon peuple fribourgeois si il voulait bien que les stations-services vendent des pizzas le dimanche. Peut-être pas tout à fait en ces termes-là, mais l’idée y est. Et le bon peuple fribourgeois a dit que non, il voulait pas. Même un type qui achète ses pizzas le dimanche dans les stations-services (il est passé ce matin à la radio, c’est pour ça que je sais). Pour pas embêter les vendeuses. Seulement voilà, apparemment les vendeuses, ça les embête pas plus que ça de bosser le dimanche. Mais bon, elles ont pas pu donner leur avis, elles travaillaient.

(Ma conclusion tient pas debout, elles avaient qu’à voter par correspondance)

P.S. C’est juste un texte comme ça, ironique, exagératoire et bourré de mauvaise foi, pour rire, pas un plaidoyer pour instaurer une monarchie absolue en Suisse. L’avantage de notre système, c’est que si on met un malade mental au gouvernement, le temps qu’il puisse attaquer l’Irak ou voler le scooter des jeunes qui fument de la drogue, il est déjà mort deux ou trois fois.