Archive for July, 2008

Ok, je sors (après Miossec)

Wednesday, July 30th, 2008

Je sais pas si tu as été dans un festival cet été. Si oui, tu as forcément vu Cali, le chanteur, (à ne confondre ni avec Cali des cailloux, la graphiste blogueuse peintre multi-talents, ni avec Cali de la météo, qui prend sûrement son métier très à coeur, ni avec Medellin) Il a chanté dans 8132 festivaux, dont celui de la chaussure en raphia de Béton-Bazoches.

Pour le reconnaître, c’est facile. Il court sur la scène en agitant le bras et en hurlant le nom de la ville où tu te trouves mieux qu’un gps.

Moi, jusqu’à y a deux semaines, je le prenais pour le dernier grand romantique. Malheureusement, par la faute de deux viles moqueuses, cette douce illusion s’est effondrée comme un château de cartes au soleil.

Mais quand même, j’ai encore un vieux doute. Maintenant qu’il ne chante plus l’amour, mais la révolution, Cali est-il plus proche de Che Guevara ou de Florent Pagny ? Pour le savoir, intéressons-nous aux paroles de “1000 coeurs debout”

Est-ce que tu vois, toi aussi, quand tu fermes les yeux,

Oui oh je te vois venir les yeux fermés. Mais c’est de la poésie. C’est profond. C’est beau.

quand tu serres le poing,
Haut vers le ciel,

Là encore, y a une ellipse.

est-ce que tu sens l’odeur délicieuse de la liberté

Par contre, on saura jamais ce que tu étais supposé voir.
Je signale au passage que si tu écoutes cette chanson en conduisant, n’essaie pas de serrer le poing haut vers le ciel les yeux fermés, ou ça va te pincer très fort.

Quand tu craches des soleils, la tête haute, dans le vent,

Ça aussi, il faut éviter. Quiconque crache des soleils contre le vent finit brûlé au troisième degré.

quand tu chantes à tue-tête
A l’amour qui revient

Ça c’est un domaine qu’il connaît bien, Cali. Avant, Cali, c’était des chansons d’amour. Sa nana partait, il était triste, elle revenait, il était content, elle repartait, il était content, elle revenait, déboussolé, il se demandait quand c’était, le bonheur. Elle partait et revenait tellement en l’espace d’un seul concert que des scientifiques norvégiens ont calculé que la durée moyenne d’une relation de Cali est d’environ 8 secondes 32. Du coup, pour son troisième album, celui de la maturité, il a décidé de faire la révolution.

, couronné de lauriers

Je ne vais pas faire durer le suspense plus longtemps, il ne terminera jamais cette phrase. Donc quand l’amour revient avec ses herbes aromatiques sur la tête, on ne sait pas ce qui se passe. Enfin immédiatement au moment où il revient, oui, on peut imaginer, quoique si tu chantes à tue-tête l’amour risque d’avoir la migraine, mais ensuite, on sait pas. C’est de l’ellipse poétique.

Nous sommes des milliers, un fleuve extraordinaire

Tu m’excuses mais des milliers, ça fait plus rivière que fleuve, quand même. Enfin ça dépend pour quoi.

Notre force est sublime, elle emportera tout

Voilà, pour tout emporter, comme un ouragan, qui passait sur moi, il faut être des dizaines de milliers, environ.

Et s’ils essaient encore ils se frotteront

Je ne sais pas qui est ce ils, et ce qu’ils sont supposés essayer, mais ça a pas l’air sympa.

à mille c�oeurs debout

Donc sur des milliers, il ne sont que mille à avoir le coeur debout. Je suis pas chirurgien mais je pense que c’est pas normal.

Le combat a fait rage, le combat était dur, il a fait des ravages
C’est écrit sur les rides de nos pères ivres de fierté, ils n’ont rien lâché, jamais
Il y a là la victoire qui nous tend des bras d’or
Et puis ces rues qui chantent et ces drapeaux dehors
Je te prendrai la taille et puis nous goûterons à ces instants de vie

Pour un mec qui change de petite copine aussi souvent, je le trouve un peu naïf, le Cali. Je veux dire, tu veux séduire une fille, tu lui dis viens, on va manger polonais, regarder un film ouzbek, je sais pas, mais si tu espères la prendre par la taille, tu l’emmènes pas faire la révolution, ou alors faut qu’elle soit sacrément gauchiste, quand même.

Nous sommes des milliers, un fleuve extraordinaire
Notre force est sublime, elle emportera tout
Et s’ils essaient encore ils se frotteront à mille c�oeurs debout

Ça, c’est fait.

Est-ce que tu entends l’écho noir du naufrage,
Quand la nuit gémissait, on rampait sous la peur

Je comprends pas, il l’a faite en bateau, sa révolution ? C’est imprudent.

Et la douleur des autres nous tenait éveillés

En même temps, quand tu rampes après un naufrage, tu as meilleur temps de pas t’endormir, sinon tu risques de te noyer très fort.

Est-ce que tu te souviens de l’enfant africain qui vivait en dessous
De ses parents raflés

Le bateau a méchamment dérivé, là.

Des fusils de la honte qui encerclaient nos écoles, je n’oublierai jamais

Alors autant je comprends bien qu’on n’oublie pas ça, autant j’ai du mal à vraiment saisir de quel événement on parle. A mon avis, Cali, il a dû faire toutes les guerres pour être si fort aujourd’hui. Il a dû faire toutes les guerres de la vie, et l’amour aussi.

Nous sommes des milliers, un fleuve extraordinaire
Notre force est sublime, elle emportera tout
Et s’ils essaient encore ils se frotteront à mille c�oeurs debout
Est-ce que tu vois, toi aussi
Quand tu fermes les yeux, quand tu serres le poing
Haut vers le ciel, est-ce que tu sens l’odeur délicieuse de la liberté

Moi, je trouve cette chanson très forte. Oui, Cali a le courage de le dire, la guerre c’est pas joli, la liberté c’est bien, Eric Nollot est méchant. Mais comme il est prudent, il commence avec des causes faciles. Quand tu cries merde à Franco, tu peux partir du principe que les gens seront relativement d’accord avec toi. C’est le niveau 1. Pour la tournée suivante, il s’attaquera à des thèmes plus audacieux, fi à Charlemagne, bouh à Napoléon, à bas Alexandre le Grand.

Respectez la vie des hommes en jaune

Monday, July 28th, 2008

C’est l’été, c’est les vacances, le soleil darde ses rayons mordorés, tu décides de donner quinze jours de congé à ta conscience écologique et de sillonner les routes de France et de Navarro au volant de ton fidèle destrier qui fait du 6 litres au cent, sauf quand tu profites un peu que sur les routes de France et de Navarro les radars arrivent pas à te rattraper pour rouler à 131 kilomètres heure (environ).

Méfie-toi d’un piège inéluctable, preuve supplémentaire de l’existence d’un terrible et sinueux complot mondial: le Raccourci.

Un piège d’autant plus retors qu’il se dissimule souvent sous des traits familiers pour te prendre dans ses rets. Tu as dîner de famille, tu évoques ton prochain voyage pour Zanzibar ou Montcuq et là ton oncle Jean-Hans te lance “ah ben nous, on sort toujours juste après le péage de Choufflottes-sur-Meuse, c’est plus direct”, avant de s’étonner: “et comment tu fais, toi ? ah, tu suis les panneaux ? tiens, faudrait que j’essaie…”, mais tu sens bien qu’il dit ça comme il dirait faudrait que j’essaie les tripes à l’huile de chorizo.

Du coup, tu décides de tenter l’Aventure. Et là, c’est le drame. Tu sors à Choufflottes-sur-Meuse. Tu peux continuer à gauche sur la N147 (Porphyse-sous-Choufflottes) ou à droite sur la N212/212 moins le quart (Sainte-Gudule). Tu essaies quand même de déchiffrer la carte, manque de bol entre tes plans Languedoc-Roussillon, France du Nord et Routes un peu chelou au centre de pas grand chose, il te manque juste le secteur où tu te trouves juste là maintenant, et inutile de préciser que ton oncle Jean-Hans est sur répondeur. Comme tu sais pertinemment que quel que soit ton choix, ce sera le mauvais, tu décides de partir à gauche et, à 100 mètres, de faire un tourner sur route.

Tu finis quand même par trouver la bonne route, continues quelques kilomètres, avant de te retrouver derrière trois camions, un tracteur et un belge qui s’est manifestement perdu et avance à 3 kilomètres heure en dodelinant du clignotant tous les 10 mètres. De fil en aiguille, il commence à être l’heure d’avoir faim et tu essaies de te remonter le moral en te disant qu’au moins, le repas sera meilleur que les sandwiches mous de l’autoroute. Tu t’arrêtes donc dans la riante bourgade de Scheultenberg (vitraux, musée de la saucisse, cartes postales pittoresques, usine de pneus). Tu demandes à un indigène où il y a un bon restaurant, pas loin. Il t’indique l’auberge des trois canards et du pneu, à à peine 11 kilomètres, sur la route du col. Tu décides de faire semblant de pas comprendre le patois local et continue sur la route principale, avec le mal que tu as eu à la trouver, tu vas pas la reperdre, bordel.

Tu finis par trouver une auberge. Mais on te signale que la cuisine est fermée avec un regard qui veut dire Non mais tabarnak ces touristes ils se figurent qu’on peut manger à 12 heures 18, tu m’étonnes qu’ils deviennent nerveux avec des horaires pareils, non mais 12 heures 18, on commence comme ça et on finit danseuse au FBI, quand je raconterai ça à Mathilde, elle va bien rire, comme avec le coup du cheval, fan de chichoune. (C’est une auberge où ils sont super forts en regards).

Bref tu continues jusqu’à la prochaine grande ville, Poiteranges d’Arzière, il ne te faut que trente minutes pour parcourir les 13 kilomètres, tu es grisé par la vitesse et le soleil et tu t’arrêtes dans un restaurant typique dont le nom provient d’un animal farouche et fier de la région, l’hippopotame. Tu manges un plat traditionnel à base de viande hachée et de pain.

Puis tu repars, non sans t’être arrêté au magasin de souvenirs local, ils font de superbes chevaux en raffia. 300 mètres plus loin survient le nouveau drame, habilement déguisé en déviation.

Mais tu finis par arriver, après 712 marches arrière et autant de pleurs. Tu te consoles quand même en traversant des villages riants et enchanteurs, dont un qui organise la fête de la tomate farcie, tu reviendrais bien, si seulement tu avais la moindre idée de l’endroit où il se trouve. Tu constates qu’effectivement, le Raccourci t’a fait gagner 100 mètres. Par contre, à l’Hôtel de la Marmotte Chenue, ils ont loué ta chambre à des Belges, tu avais dit que tu arrivais avant 17 heures et là il est tout de même 4 heures du matin. Et c’est après 3 heures de sommeil enrichissant dans ta voiture que ton oncle décide de te rappeler et te signale que non, nous on passe plus par Choufflottes-sur-Meuse, on a regardé la carte et c’est plus long que de sortir à Saint-Tabouret-sous-Mogettes.

Miss Sion ? Impossible ! (oui oh mais faisez-en des titres)

Thursday, July 10th, 2008

Il est, dans l’humanité, des mystères complètement insondables.

Admettons. Tu es journaliste pour Poitou-Charentes Hebdo. Y a forcément un moment où tu devras interviewer une participante à Miss Poitou-Charentes, Miss Italia Poitou-Charentes, Miss Poitou-Charentes unijambiste, Miss Fête des Fromages. Forcément. Mathématiquement, c’est impossible d’être journaliste régional et de ne jamais interviewer de candidate à un concours de beauté.

Alors là, comme tu es journaliste et que tu poses des questions bêtes, au lieu de lui demander ce qu’elle pense de la maïeutique néo-socratique ou si elle est pour la réintroduction du pangolin en Alsace, tu lui demandes pourquoi elle s’est inscrite. Ahaha vraiment, ces journalistes, qu’ils sont bêtes. Bref. Là elle te répond “c’est une amie qui m’a inscrite”. Toujours.

Jamais personne ne marche sur les traces d’Eveline Glanzmann ou de Brigitte Voss volontairement. Jamais.

Bon, je sais pas si vous avez des amis. Moi, je connais un type, il était de mes trois derniers déménagements. Sachant que ça fait plus de 20 ans que je n’ai pas habité dans le même bâtiment qu’un ascenseur, je crois qu’on peut en déduire que ce type est un vrai pote.

Après, on n’habite plus le même village, on se voit moins, on se téléphone pas tous les jours, tu vois ?, mais quand on se voit on a toujours plein de trucs à se dire. J’imagine un peu le jour où la conversation donne un truc genre: “et toi tu fais quoi ce week-end?” “ah je vais voir les Pandas Urbains, un groupe d’electro-punk fusion norvégien” “ça a l’air pourri” “avec mon pote Hans et sa soeur Liselotte” “ça a l’air super, je peux venir avec vous?” “ah non désolé, toi ce week-end tu participes à Miss Picardie”, je pense que ça pourrait mettre assez rapidement à mal des années de complicité et que, malgré notre passion commune pour le mojito, notre belle amitié n’y survivrait pas.

Après, bien sûr, je te l’avoue sans honte ni ambages, je n’ai jamais été une jolie fille. J’en ai, bien sûr, rencontré quelques unes, au gré de mes pérégrinations de par le vaste monde, mais je dois avouer que je n’ai pas du tout pensé à les inscrire à des concours de miss. Peut-être que les jolies filles ont des amies particulièrement facétieuses. Et qui s’ennuient beaucoup. Peut-être que les amies des jolies filles habitent la campagne, qu’elles n’ont que très peu de distractions. Mais beaucoup d’humour. Qu’elles adorent les blagues. Tiens, je m’ennuie aujourd’hui, si j’inscrivais Ermelinda à Miss T-Shirt Bleu, ce serait vraiment follement distrayant, il y a sûrement des tas de cases à cocher, qu’est-ce qu’on va se marrer. Après, Ermelinda se dit ohlala la pauvre, elle a dû passer au moins dix minutes à cocher des cases, je peux quand même pas lui dire non mais oh les concours de beauté c’est débile, moi je préfère les concours de haiku, tiens, je vais t’en faire écouter 273 que je viens de composer. Alors elle apprend à défiler, à être pour la paix dans le monde et à sourire même quand les journalistes lui posent sans cesse les mêmes questions. Et se demande quand l’un d’eux se décidera à lui demander “oui mais votre copine, là, elle serait pas un peu conne ?”

Tu es ma lotte

Wednesday, July 9th, 2008

Actuellement, au Japon, se déroule le G8. Bien. Mais c’est quoi, exactement, le G8 ?, es-tu en droit de te demander, car, comme trop souvent, les médias se contentent d’une information superficielle au lieu de parler des vrais problèmes qui intéressent les vraies gens, l’album de Carla Bruni. Alors, en gros, c’est une sorte de réunion de pays importants et de Nicola Sirkis, Bénies Soient Ses Talonettes Sacrées.

Pourquoi aller jusqu’au Japon pour parler de faim dans le monde et de pollution?
Je sais pas si tu as déjà mangé des sushis. C’est bon, mais tu as faim deux heures plus tard.

Non mais ok mais pour la pollution, on pourrait pas faire le G8 par téléconférence ?
Sale gauchiste !

Je reviens de la Japan Expo. C’était super ^^. Mais est-ce que le président Nicola Sirkis va porter un masque de StarWars? O_o VDM !
Non, je crois qu’il a opté pour un cosplay Pikachu.

Mais on pourrait pas organiser ça dans un pays sérieux l’année prochaine ? Marre du poisson cru !
Oui oh tu sais, quand c’est la France qui organise, ils font ça à Evian plutôt qu’à Sancerre…

Je suis journaliste dans un célèbre quotidien français de gauche. C’est super, on fait tous les jours des articles pour dire que le Président Nicola Sirkis est caca. Puis-je écrire que comme par hasard, l’album de Carla Bruni sort pile au moment où il est au Japon, comme par hasard, si ça c’est pas la preuve de quelque chose ? Comme ça nos lecteurs lâcheront leurs comms lol
Tu peux signaler que sa chanson, “Tu es ma came”, sort pile au moment où le G8 n’a pas tenu ses promesses en matière d’écologie, alors est-ce bien sérieux que la Première Dame de France fasse l’apologie des arbres à came ?

Je suis moi-même président d’un pays. Comment devenir membre du G8 ?
C’est impossible, sinon ça s’appellerait le G9, ce serait ridicule. Par contre, je crois qu’il reste un peu d’anguille, demande qu’on te les mette de côté.

Je viens de voir le lancement de Kung Fu Panda. Comme par hasard, un film sur les arts martiaux. Pile au moment où le G8 sort au Japon. Si ça c’est pas la preuve !
Non écoute calme-toi. En plus Kung Fu Panda, c’est en Chine, pas au Japon.

Ouais non mais la Chine, le Japon, tout ça c’est un peu pareil.
Non, pas du tout, ils ont des arts martiaux différents, exprès pour arranger les mecs qui font les questions des jeux télévisés.

A propos du Japon, il paraît que ça s’appelle le pays du Soleil Levant. Les mecs, là-bas, ils sont jamais fatigués à force de n’avoir que des aubes et jamais de crépuscules?
Pourquoi tu crois qu’ils mettent des masques Star Wars ? Pour pouvoir s’abriter du soleil et dormir.

A compter de la fin du G8, combien de temps environ faudra-t-il attendre la fin de la faim dans le monde? Mon frigo est vide.
Fais-toi des pâtes avec un peu de mayonnaise.

No se, de Jean-Paul Sartre

Monday, July 7th, 2008

Je sais pas si tu as remarqué mais en ce moment, si tu as compétition sportive, pas la peine de t’énerver, tu ne gagneras pas à moins d’avoir un passeport espagnol.
Alors bien sûr, c’est du pain bénit pour les journalistes sportifs. Mais quand ils auront définitivement épuisé leur stock de Les Ibères sont rudes, Nadal en pente, l’étroit Freire, J’aime le café ¡ Olé ! voire l’Espagnol était en dérangement, que vont-ils faire ?
Heureusement, dans un mois, grâce à la magie des Jeux Olympiques, on pourra se passionner pour des vrais sports comme le tir à l’arc et le pentathlon moderne. Mais d’ici là, que sait-on au juste de l’Espagne, ce pays au charme sauvage et intemporel ?

L’Espagne est située vers environ le sud-ouest de l’Europe, sur la péninsule ibérique, qui ne tire pas son nom de Frank Ribéry. Comme dans tous les pays du pourtour méditerranéen, on y cultive le touriste. Les langues nationales sont le castillan, en hiver, l’allemand, en été, et la pelote dans le pays basque. Le castillan, que tu peux appeler espagnol si tu veux mais les catalans, les galiciens, les léonins et les aragorn vont te faire la gueule, tu diras pas que je t’ai pas prévenu. Le castillan est une langue latine, contrairement au basque qui est une langue palatine, mais, comme les espagnols sont des gens fiers, ils prononcent ça pas comme vous et moi histoire de pouvoir se moquer des étrangers qui essaient de dire vamos a llorar juntos en la habitación. Dans le même ordre d’idée, ils rajoutent des ¿ et des ¡ juste pour que tu les cherches trois heures sur ton clavier.

L’histoire de l’Espagne est marquée par trois périodes: la reconquista, la conquista et la deconquista. Au cours de la première, les Ibères, emmenés par Corneille, le célèbre chanteur, partirent 500, arrivèrent 3000 grâce à un habile subterfuge et boutèrent les Maures hors d’Espagne. Lors de la deuxième, les sanguinaires Mendoza, Sancho et Pedro partirent envahir l’Amérique pour en ramener l’or, sans doute le meilleur café du monde. Puis la deconquista, c’est quand les sud-américains décidèrent de vendre des t-shirts Che Guevara pour financer le boutage des espagnols hors de leur continent.

Les Espagnols les plus célèbres sont Dali, l’époux de la chanteuse Dalida, et Cervantes, le mari de la chanteuse Linda de Suza.

Culinairement, l’Espagne est avant tout connue pour la paella, un plat dans lequel on met tout un tas de bordel dans du riz et la sangria, un breuvage dans lequel on met tout un tas de bordel dans du vin. Première grande puissance coloniale, l’Espagne s’est laissée influencer par les cultures des peuplades qu’elle a massacré pour le bien de la chrétienté. Ainsi, la rencontre de la culture ibérique avec les civilisations orientales a donné naissance à un plat roboratif aujourd’hui mondialement connu, et pour lequel bien des gastronomes seraient prêts à toutes les extrémités: le Tapas-Sambal.

Les brillants résultats des athlètes espagnols ne s’expliquent pas par un désir subit de fuir toute cette huile d’olive. C’est encore plus simple que ça. Si tu vivais dans un bled où pour un oui pour un non, on te lâche des hordes de taureaux assoiffés de sang, excuse-moi de te dire que tu courrais un peu plus vite que ça.

Papa me laisse éconduire doucement dans l’allée

Sunday, July 6th, 2008

L’impétueuse Claire me pose (au moins) moult questions, parmi lesquelles une sur Alex Evans mais je sais pas qui c’est (a priori, c’est un mec dont le principal fait d’armes est d’avoir des yeux bleus), je vais donc m’intéresser à celle de ses interrogations qui me semble la plus urgente,

Comment éconduire poliment mais fermement un jeune prétendant ?

Alors j’ai moi-même éconduit très peu de jeunes prétendants et un seul vieux et je peux te dire de source sûre qu’à un moment il faut soit abandonner toute idée de politesse, soit te préparer à éconduire longtemps, je te rappellerais bien qu’il faut faire une pause toutes les deux heures quand on éconduit sur de longues distances.

Par contre, au temps de ma folle jeunesse, j’ai acquis une certaine expérience dans le domaine en me faisant éconduire par de nombreuses jeunes filles (qui ne l’ont jamais su).

Voici quelques astuces qui peuvent s’avérer efficaces:

Expliquer que ta religion t’interdit de fréquenter des hommes non-unijambistes. Si il te dit oui mais Miguel-Ramon il avait deux jambes, improvise. Si il va chercher une scie, tu sauras qu’il tient très fort à toi, ce qui fait toujours plaisir.

Le coup sec derrière les genoux, ferme, poli si tu demandes pardon après, devrait (sauf exception) t’assurer que le prétendant comprendra bien de quoi il est question. En effet, il arrive que certains jeunes hommes considèrent un non comme une aimable diversion et retentent leur chance à plusieurs reprises (en langage médical, on appelle ça des relous). Cette technique est, normalement, très efficace, surtout pratiquée en public.

Répondre que tu ne comprends pas le français. Ca marche surtout avec les mecs qui vendent des trucs, mais tout de même. A éviter tout de même si le prétendant est un camarade de classe.

Affirmer que tu souffres d’une maladie grave et rare et que tu risques de décéder, de perdre un bras ou de devenir une joueuse de tennis russe d’une minute à l’autre et que tu voudrais pas lui faire de peine mais bon évidemment, il risque de se douter de quelque chose d’ici 12-15 ans

Lui dire que ok et lui demander de t’accompagner au concert des sonneurs de cloche d’Umspunnen, mais si il accepte, courage.

L’auberge du poney fringant sera fermée dès le 15 juillet pour travaux

Wednesday, July 2nd, 2008

Je sais pas si il t’arrive de lire des romans. Genre de fantasy.

Dans les romans de fantasy, y a toujours une Prophétie. La Prophétie elle parle d’un orphelin, en fait il est de sang royal (dans la fantasy, il faut être de sang royal si tu veux réussir)(tu es de sans royal alors quand les méchants t’attaquent tu te défends comme un ouragan qui passait sur moi qu’on ne peut plus arrêter), mais tout le monde croit que c’est un pauvre loser de bûcheron, la honte, parce qu’il a été élevé par des bûcherons, sympa, mais bon de sang bûcheron, quoi.

Après, à 18 ans, y a des circonstances qui font qu’il se rend compte que la Prophétie elle cause de lui et il bute le dragon, il chasse le Mal du pays, il devient roi et la saga devient chiante. Oui parce que dans la fantasy, t’es obligé de faire des sagas. Si tu fais moins de trois tomes, le syndicat des auteurs de fantasy te refuse l’invitation à l’apéro annuel, une soirée très sympa où tout le monde se raconte des Prophéties alors c’est bien la peine.

Je sais pas toi, mais moi j’imagine un peu, si j’avais été dans un roman de fantasy.

Rwynn (oui si on était dans un roman de fantasy, je m’appellerais pas Raphaël comme vous et moi, j’aurais un nom qui vaut des tas de points au scrabble, c’est comme ça) sentit que quelque chose de trouble et de mordoré flottait dans l’air ce jour-là. C’était le 18e anniversaire de son arrivée à Konolfingen aujourd’hui. Comme tous les jours, il descendait dans son jardin pour y cueillir du romarin, comme ses parents adoptifs le lui avaient soigneusement appris.
C’est alors qu’il vit surgir devant ses yeux abasourdis un vieillard voûté par le poids des ans.
– Mon garçon, tu es celui que chantent les vieilles légendes, je le sens.
– Truc de ouf.
– Tu portes en toi la marque de ta lignée…
– Truc de ouf.
– Tu aurais pas un genre de tache de naissance mystérieuse ?
– Ah non, mais j’ai une cicatrice que je m’ai faite en tombant de cheval.
– Ah merde, désolé, je me suis trompé d’adresse, je pense.
– Bon en fait c’était pas vraiment un cheval, c’était un poney, mais super grand…
– Attends, je consulte mes fiches… ah oui, tu n’es pas le fils de bûcherons, mais de forgerons… voilà, voilà… bon je te laisse, j’ai du boulot, là. Tu penses que tes parents m’achèteraient une encyclopédie ?
– Truc de ouf.

Jolie petite histoire

Tuesday, July 1st, 2008

Le fuligineux BdC s’interroge – et c’est bien légitime : Pourquoi les aspirateurs, demande-t-il courageusement, osant ainsi soulever un tabou, tombent-ils toujours en panne quand on les utilise?

(Ouais, c’est là que je me dis que j’ai eu une idée géniale avec mon machin participatif)(Non mais parce que comment veux-tu répondre à ça?)(En plus moi j’ai pas passé l’aspirateur depuis au moins ça, alors si ça se trouve le mien est tombé en panne comme ça, pendant que je dormais, en fourbe, et j’en sais rien)(et personne ne le saura jamais)

Il était une fois, dans un genre de royaume, une jeune fille qui avait deux demis-soeurs. Il faut savoir qu’à l’époque, le divorce était rare alors si tu te retrouvais avec des demi-soeurs, direct, on t’embrigadait pour le service conte de fées. Elle s’appelait Sandrine Hion.
Elle avait donc deux demi-soeurs, ainsi, comme il se doit dans les contes de fées, qu’une affreuse belle-doche qui lui faisaient souffrir le martyr. Elle se réjouissait velu de participer au grand bal de fin d’année, elle avait même pris des cours de tecktonik parce que, en cette époque sinistre et reculée, il n’était plus possible d’aller au grand bal de fin d’année sans se fader de l’electro toute la soirée.

Mais hélas, quatre virgule dix-huit fois hélas, ses soeurs ne l’entendirent ni de cette oreille ni d’aucune autre et lui dirent en substance “zyva tu viens pas nous foutre la tehon devant tout le monde, truc de ouf, tu restes à la casa et tu wash wash le sol”, car elles avaient appris à parler comme les jeunes dans de mauvaises bandes dessinées. Comme elles avaient organisé une soirée mousse avec uniquement de la mousse synthétique véritable la veille, il y en avait pour au moins trois plombes.

Mais Sandrine Hion était une fille pleine de ressources. Elle passa un coup de fil à sa marraine, qui dirigeait une entreprise de nettoyage dans lequel elle faisait, en douce, travailler des oiseaux roumains transformés en travailleur au noir grâce à un habile tour de magie appris à l’académie Garcimore. Vingt minutes plus tard, tout était clean et la petite Sandrine enfilait ses chaussures, entièrement fabriquée en ver d’élevage. La marraine lui fit alors une recommandation: “Bon je te transforme cet aspirateur en vélib dernier cri, mais gaffe-toi, à minuit il se retransforme donc t’as intérêt à être de retour sinon tu vas te payer l’air bête”, ce à quoi Sandrine répondit: “Quoi, je dois être rentrée à minuit ? Non mais tu veux que je passe pour une bouffonne, ou quoi ?” avant de partir regarder le best of des enfants de la télé sur sa télé.

Moralité: Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se mouille.

Et je te rappelle que si toi aussi tu as des questions existentielles, l’adresse pour les poser c’est un.kougloff.pour.la.12(AT)bonpourtonpoil(POINT)ch.