Archive for March, 2007

Assez d’essais

Saturday, March 31st, 2007

Grand Schtroumpf Malade
envoyé par erreur

On se gèle les coquilles

Thursday, March 29th, 2007

Donc, si tu as lu le post précédent, tu sais dorénavant que l’huître est hermaphrodite cyclique. Mais as-tu vraiment saisi toute l’étendue de cette incroyable nouvelle?

Les huîtres ont beau avoir une vie un peu fruste (il y a peu de revivals 80’s, sous la mer)(quelques thés dansants, à la rigueur, mais c’est tout), sa petite particularité a tout de même des avantages certains. Pas seulement, comme l’a immédiatement pensé Kevin, 15 ans, en pleine poussée hormonale printanière, pour revisiter le kama sutra de manière originale et décalée.

Imagine un peu. Ce soir, à la télé, ils diffusent eternal spotless of the sunshine in your mind. L’huître appelle ses copines et organise une soirée pyjama. Le lendemain, Barcelone – Chelsea. Elle sort les bières et les chips du placard où elle les avait soigneusement rangées et appelle ses copains. Les mêmes que la veille. Bon. A un moment, l’arbitre valide un but alors que franchement, Eto’o était 22 mètres hors-jeu. Pas de problème: l’huître reprend ses atours féminins, ne comprend rien à la règle du hors-jeu et peut jubiler sans remords, non sans constater que Ronaldinho est plutôt beau gosse.

Bien sûr, il y a quelques inconvénients. L’huître qui n’est pas élue au second tour des législatives partielles ne peut pas prétendre que les mentalités doivent changer et que franchement, si elle avait été mâle pendant cette période électorale, les choses se seraient probablement passées différemment. Du coup, elle est obligée d’admettre que ouais, en fait, si elle a pas été élue, c’est parce que faut arrêter de déconner cinq minutes, les huîtres ça fait pas de politique, mais des perles.

Bon, sauf qu’à la base, je voulais pas du tout te parler ostréiculture, mais tu sais ce que c’est, tu trouves une intro sobre et de bon goût, tu te laisses emporter par le courant et avant d’avoir eu le temps de dire ostréiculture, tu te retrouves enferré dans la nasse impitoyable d’une métaphore foireuse.

Tout ça pour te dire que jamais, au grand jamais, tu n’entendras une huître femelle, lascivement allongée sur un lit de varech demander à un huître mâle, lui aussi allongé sur le même lit de varech, un peu vaseux, le lit, mais l’huître aussi, ils viennent d’assurer la survie de l’espèce et c’est une tâche noble mais épuisante, “à quoi tu penses”.

Mais c’est avant tout parce que les huîtres pensent très peu, à part à manger et à faire des perles, quand je te disais que ma métaphore était foireuse?

Les aventures de Jean-Pierre le poney magique

Monday, March 26th, 2007

La sympathique Koélia demandait dans les commentaires du billet précédent s’il y a une partie pour les enfants sur ce forum. Même si l’ambiance y est parfois bon enfant, force est de constater que non, pas tellement. Je vais donc de ce pas réparer cette regrettable erreur.

Il était une fois, dans un pays, une petite huître qui s’appelait Maurice. Ses parents la destinaient à reprendre leur petite exploitation perlière. Mais Maurice détestait les perles. Elle trouvait ça trop rond, trop lisse et, surtout, un peu moche. “Je suis une véritable artiste”, s’exclama-t-elle un jour de courroux, “et je refuse de voir les plus fines pièces de ma collection autour du cou de vieilles”, ce qui provoqua le courroux immédiat de l’association mondiale des vieux, car elle n’avait pas utilisé l’appellation officielle de “personnes d’âge un peu élevé, d’accord, mais tout de même printaniers et virevoltants dans leurs têtes, juste peut-être un peu susceptibles, mais tu sais ce que c’est, quand on devient vieux, on s’attache à ces petites choses, mais sinon, est-ce qu’on pourrait pas plutôt dire non-jeunes?”, mais aussi de ses parents. Têtue, elle refusait de fabriquer des perles et préférait se consacrer à des objets pratiques et décoratifs tels que parapluies, enclumes et lampes à souder.
Son père, une huître colérique et irrascible répondant au nom de Françoise (apprenons tout en nous instruisant: l’huître, nous dit la sympathique wikipedia, est hermaphrodite cyclique, ce qui ne veut pas dire qu’elle se reproduit avec Joseba Beloki et Jeannie Longo, mais qu’elle peut changer de sexe au cours de sa vie, et que donc quand on lui dit “désolé chérie c’est parti tout seul”, elle comprend très bien comment cela se peut-il, car elle aussi, quand elle était un mâle, il lui arrivait de mal assurer sa carabine quand il allait se détendre au stand de tir après l’apéro. Cela explique également que niveau prénom, c’est un peu le bordel), lui aurait bien collé une baffe, mais s’en abstint, étant dépourvu de bras. Il entra toutefois dans une colère nacrée.
Maurice décida alors de fuguer. Elle voulait refaire sa vie et espérait qu’un prince charmant viendrait l’emmener sur son grand cheval blanc. Ses amies se moquaient d’elle, tant il est vrai que par 23 mètres de profondeur, les chevaux blancs ne courent pas les rues. Mais un jour, pourtant, un sensuel scaphandrier l’enleva.
Maurice et les nombreuses nouvelles amies qui avaient, en même temps qu’elle, échappé à leur sempiternel destin perlier, filaient vers l’aventure à toute vitesse sur l’autoroute et le jeune bivalve aurait bien sauté de joie s’il n’avait fait si froid. Le soir de Noël approchait, Maurice avait la larme à l’oeil en pensant qu’un miracle était en train de se produire et en profita pour fabriquer une superbe armoire Louis XIII.

Puis elle se retrouva dans sa nouvelle famille d’accueil, où on lui présenta une onzaine de compagnes de jeu, puis du jus de citron.

Wapiti pour l’avenir

Sunday, March 25th, 2007

Dans l’excellente émission Arrêt sur images (par contrat, les journalistes un peu gauchistes ajoutent toujours excellente à émission arrêt sur images, c’est comme ça, on est obligé)(par exemple: faudrait que je pense à regarder l’excellente émission Arrêt sur images, des fois), la chroniqueuse Judith Bernard décortiquait les prestations télévisuelles de deux candidats à la présidentielle française, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, et les comparait à un boa et une araignée.

Comme d’habitude, il n’y en a que pour les deux favoris de la presse et on oublie les petits candidats. Heureusement que je suis là pour réparer.

De gauche à droite:


Les 83 candidats de la gauche antilibérale (on dit plus altermondialistes ou extrême-gauche, on dit gauche antilibérale). Le petit qui regarde en arrière, c’est le célèbre Gérard Schivardi.


Dominique Voynet


François Bayrou (tout énervé parce qu’il a vu un journaliste)(pour la 22e fois cette semaine, il est obligé de se plaindre parce qu’on ne parle jamais de lui)(en vitesse, il a encore deux radios et trois télés aujourd’hui)(qui ne parlent jamais de lui non plus)(du coup il passe tellement de temps à parler du fait qu’on ne parle pas de lui qu’il a plus le temps de parler de son programme)(le pauvre)(à cause de ça, il risque d’être élu, c’est terrible!)(bref)


Frédéric Niousse Nihous


Et là, c’est un couteau (un genre de coquillage fouisseur qui sert pas à grand chose) et un second couteau.

Fox Mulder est ailleurs

Friday, March 23rd, 2007

Donc nos Français les voisins ont publié leurs archives officielles concernant les Ovni, dans le but de prouver qu’ils ne collaborent pas avec le fbi pour dissimuler l’existence d’un complot extra-terrestre visant à détruire la production mondiale de sandwiches triangles parce que sur leur planète, c’est une arme de destruction dangereuse.

Bon. Mais tout ça ne nous dit pas si les extra-terrestres sont parmi nous et se cachent dans les rédactions (comme pourrait le laisser croire cet article)(je veux dire, ça a pas été écrit par un terrien, ça?) ou sont candidats à la présidentielle française.

Sauf que si ça se trouve, la vérité est en tailleurs. A cause de HG Wells et d’une légère propension très humaine à partir du principe que toute forme intelligente est forcément aussi stupide que nous, les petits hommes verts, on finit toujours par les imaginer passionnés par l’idée de nous envahir.

Alors que si ça se trouve, ils s’en foutent complètement. Si ça se trouve, ils se nourrissent de roches sédimentaires, du coup, ils ont pas tellement besoin de bosser pour gagner leur croûte, vu qu’elle est sous leurs pieds, et ils passent leurs journées à jouer au golf et au volleyball avec des chatons. Et si ça se trouve, ça paraît improbable mais on sait jamais, c’est nous qui allons un jour découvrir leur planète et leur déclarer la guerre. Eux, comme ils sont plutôt pacifistes, ils croiront au début que guerre, ça a un rapport avec la fabrication d’objets traditionnels en chalcopyrite et, le temps de comprendre que en fait, non, on en aura déjà massacré les 3/4.
Du coup, les survivants viendront sur terre jouer de la musique traditionnelle devant les supermarchés. Ils auront des flûtes de Xhhrt* et ne comprendront absolument pas pourquoi les gens leur lancent des disques de métal, tout le monde sait que le métal, ça donne des caries.

Ou alors, si ça se trouve, ils sont très belliqueux. Et nous ont déclaré la guerre il y a de ça trois siècles. Mais comme ils mesurent un douzième de millimètre, on ne le sait pas et ça les rend encore plus nerveux. Pour se venger, de temps en temps, ils kidnappent l’un d’entre nous. Ce qui explique, parce que bon, ils ont beau avoir découvert le voyage intersidéral avant nous, ils sont pas très très malins, pourquoi des fois, on se retrouve avec des chaussettes dépareillées sans savoir pourquoi.

* leur dieu de la pluie, des instruments chiants** et des légumes bouillis
** Leur instrument chiant préféré, le xlut, a un peu la sonorité du djembé. Par contre, il faut souffler dedans pour obtenir une sonorité. Il n’est pas rare, lorsqu’ils organisent des fêtes, d’entendre un convive passer deux heures à tenter d’obtenir un son mais de ne rien faire de plus que quelques chbloms peu inspirés, jusqu’au moment où, alors qu’il allait renoncer, il réussit à produire un solo endiablé. Il passe alors le reste de la soirée à tenter de rééditer son exploit, mais sans succès.

Nous partîmes 300

Wednesday, March 21st, 2007

La sortie cinéma de la semaine, c’est 300, qui n’est pas du tout la suite de Troie, sinon ça s’appellerait Katre, ni des 101 dalmatiens, sinon ça s’appellerait 306.

300 raconte en fait la bataille des Thermopiles. Nous ne sommes pas en 300 mais, je vous le donne en mille, en -480. Sous le commandement du grand roi Black&Decker, l’armée perse s’apprête à envahir la Grèce pour détruire à jamais tout le stock de CD de Nana Mouskouri et Demis Roussos. Les Perses disposent de la thermopile, une arme redoutable mais qui provoque le réchauffement de la planète. Les Spartiates, tellement écolos qu’ils se baignent nus dans les glaçons et marchent en sandales toute l’année, décident de se battre pour sauver le monde de ce fléau. Malheureusement, ils partent à 300, se retrouvent crédités de plus ou moins 1% d’intentions de vote, perdent lamentablement les élections et ne peuvent empêcher les Perses de faire de grands trous dans la couche d’ozone.


Un champ de blé. C’est joli, parce que c’est la nature.


Les Spartiates constatent avec amertume les dégâts de la déforestation


Ils décident alors d’organiser un congrès


Ils décident également de mettre leurs capes rouges, mais ça n’a aucun sens précis, c’est juste parce qu’ils cherchent n’importe quel prétexte pour mettre leur capes rouges


Elle, on sait pas trop qui c’est


Le dérèglement climatique…


…c’est un peu énervant.


La pollution ambiante a des effets étranges sur les bovidés…


… et même les éléphantidés.


Quant à Kiki, le yorkshire nain du chef des Spartiates, d’ordinaire si guilleret, il se met tout à coup à avoir un comportement pour le moins agressif.


Très vite, l’air devient irrespirable, et les gens ont du mal à le respirer…


…et subissent des effets secondaires peu agréables…


…vraiment peu agréables.


On le sait peu, mais le triple périlleux vrillé double full full a été inventé pendant la bataille des Thermopiles


Après la bataille, le champ de blé est salement amoché. Heureusement, c’est toujours la nature, alors c’est toujours joli.


Après une bonne guerre contre les méchants, rien de tel qu’un peu de danse pour se détendre


Elle non plus, on sait pas trop qui c’est

Des hontes au logis

Tuesday, March 20th, 2007

Résumé des épisodes précédents: Métro a publié dans sa rubrique courrier des lecteurs, sans tambour ni trompettes, un de mes billets, en le modifiant, sans demander, ce serait trop facile. Des jeunes gens sont tombés dessus, mais comme c’était dans un gratuit, ils ont pas jugé nécessaire d’essayer de lire tout le papier non plus. Quelques mots hors contexte postés sur un forum fréquenté par des jeunes gens prêts à s’enflammer pour une cause juste et, en deux scans trois mouvements, une bêtise supposée se moquer d’un petit ministre devient un programme électoral puis une étude littéraire comparée de trois immenses auteurs. C’est ça, la magie du web2.0: le monde entier peut communiquer sans limites ni savoir de quoi il parle. Et quand tous les gens qui causent pour rien dire voudront bien se donner la main, Le Meur sera ministre de l’information.

Alors je ne vais pas tenter d’interprétation croisée des oeuvres de Baudelaire, Rimbaud et Sirkis (mais c’est con, j’avais le titre)(C’est un trou de verdure à Canary Bay ouh ouh). Par contre, vous n’êtes pas sans savoir que l’industrie pharmaceutique est très importante pour l’économie helvétique. En bon patriote, j’adore donc tout ce qui est stérile. Surtout les discussions. C’est pourquoi j’ai décidé de proposer ici quelques lettres de lecteur prêtes à l’emploi pour remplir vos colonnes, histoire que ça finisse sur des forums de grands artistes comme Mickey 3d, Kyo, Tryo ou Douchka, allez-y, c’est ma tournée. Toujours sur le thème si j’étais président de la République, je nommerais bien sûr Mickey premier ministre, y a de la demande dans ce domaine en ce moment. Donc j’en ai fait environ plusieurs, histoire de contenter toutes sortes de magazines.

Depuis quelques jours, Hojt, mon cheval a la truffe humide et le sabot terne. Autant vous dire que je me fous de la présidence de la République comme de l’an 40.

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Si j’étais présidente, j’interdirais à mon chéri de me voler mon magazine comme il le fait toujours, il lit les rubriques horoscopes et trompette, parce que je pense que ce n’est pas une attitude très digne pour une première dame de France, et je profiterais d’être à Paris pour m’acheter les ravissantes bottines dont vous avez parlé dans votre dernière édition, je désespère de les trouver dans le Berry, hihihihihihihihihihihi.

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Si j’étais président, j’organiserais un festival d’emoglam-post-core industriel, car il faut bien dire que le rock’n’roll est mort. Ma mesure suivante serait de rendre l’accès aux drogues libre pour les musiciens, car il faut bien reconnaître que la coco est étroitement liée au renouveau de la scène post indus néo kraut alternative, et les critiques musicaux, histoire qu’ils comprennent de quoi ils causent.

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Cher Mickey, si je suis élu président, m’offriras-tu un pin’s dédicacé?

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Bonjour, j’envisage d’accéder à la présidence, pourriez-vous me dire en quelle saison planter des ficus dans les jardins de l’Elysée et pensez-vous que couvrir la France de forsythias soit une idée amusante?

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Si j’étais président, je lutterais activement pour le réchauffement de la planète, afin que Jennyfer sente soudain la chaleur envahir son corps lascif et décide de se dévêtir, juste au moment où son amie Germaine arrive du marché avec une botte de radis et décide également de se départir de ses vêtements, parce que bon.

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Depuis que je suis président de la République, ma vie sexuelle est terne et morne. En effet, mon épouse refuse de me flageller avec un jambon de Bayonne comme avant, de peur des paparazzis. Dois-je renoncer au trône ou me mettre au macramé pour compenser? Aidez-moi, je vous en supplie.

L’important, c’est pas la chute

Monday, March 19th, 2007

Vous avez peut-être déjà entendu parler de Lady Di, la sémillante princesse morte de décès avant même d’avoir pu toucher son troisième pilier (laisse, c’est une blague suisse)

Or, pour devenir un média sérieux de référence, il faut une révélation fracassante sur Lady Di (entre autres)(il faut aussi un sondage fracassant)(78% des suédois sont bien d’accord). Et bien je suis en mesure de vous révéler aujourd’hui qu’elle avait un frère caché prénommé Alain.

Il rêvait, comme sa soeur, d’un destin glorieux, de strass, de paillettes et d’un fils prénommé William. Las. Il était garagiste dans une entreprise de pompes funèbres. Sa seule apparition médiatique datait de 1974, quand il avait incarné le renne du père Noël. Et son fils s’appelait Auguste. Son seul point commun avec sa soeur était qu’il avait épousé une moche.

Alain avait beau dire que peu lui en chaudait, il était déprimé, aigri. Chaque événement était pour lui une nouvelle occasion de se plaindre. Il n’aimait pas l’été, détestait l’hiver, râlait contre les jeunes trop bruyants, les vieux trop lents à la caisse de Lidl, les petits lapins un peu trop espiègles. Quand un collègue obtenait une promotion, il se plaignait qu’on n’ait pas pensé à lui. Quand il obtenait une promotion, il râlait qu’il n’aurait plus de temps pour ses hobbies (regarder “Le Juste Prix”, la chasse au canard, la collection d’objets en rapport avec l’ostréiculture). Le seul moment où il décolérait un peu, et où certains observateurs attentifs prétedaient même l’avoir vu sourire, c’est quand il mangeait du pudding.

Il ne mourut pas dans un terrible accident de voiture, mais vécut longtemps, très longtemps, même s’il était persuadé que le fbi et le personnel du home des Lilas bleus étaient de mèche dans un complot international destiné à l’empêcher de révéler de révéler tout ce qu’il savait sur la mort de Daffy Duck ainsi que de regarder la finale 1978 de l’édition suédoise du Juste Prix (celle où Sven remporte finalement la super vitrine à la surprise générale, grâce à une magnifique estimation d’une étagère Ikea en contreplaqué massif dans les arrêts de jeu)

Toutefois, le rêve de sa vie a été exaucé puisque aujourd’hui encore, des millions d’employés de bureau emploient sans le savoir l’expression “Comment ça va? Comme Alain Di.”

Plat thaï et fontaine

Thursday, March 15th, 2007

Parmi les improbables recherches google qui arrivent ici (tiens, dans tous les articles que j’ai lu où des blogueurs disent “oua tu vois, j’ai 12’000 visites par jour, quoi”, jamais un seul n’ajoute, “dont plus de la moitié sont à la recherche de “françois bayrou a poil” ou “jeunes filles nues en train de manger des brocolis””, je me demande bien pourquoi)(enfin bref, on s’égare, Cornavin), un jeune mais néanmoins égaré internaute se demandait quelle était donc l’origine de l’expression “faire partie du gratin”.

Nous sommes au Moyen-Âge, un mardi. Achille Parmentier n’a pas encore inventé la pomme de terre, ce qui fait que les restaurants servent très peu de frites et font faillite les uns après les autres, sauf deux trois kebabs. Et l’établissement de Jamie de Fourme d’Ambert, un jeune cuisinier talentueux, qui aime à inventer de nouvelles créations culinaires. Le tout-Herzogenbuchsee se presse en son auberge. Il est le cuisinier de l’élite locale, il est riche, célèbre, il lui arrive des clients de loin à la ronde, même de Bettlach.
Sauf que tous ces gens se foutent complètement de ses créations culinaires. Ils viennent parce qu’ils ont entendu dire que c’était hype, mais, peu désireux de goûter tous ces trucs et ces machins qu’on sait même pas ce que c’est, ils se contentent de plats classiques, comme la cigogne farcie, le bourbelier de sanglier ou le double cheese burger.

A chaque fois qu’un nouveau client se présente, le cuisinier tente de proposer l’une des savoureuses spécialités de la maison, mais sans succès. Timorés autant qu’adipeux, ses clients préfèrent s’adonner à un autre passe-temps: la teinture de cheveux. A l’époque, des explorateurs viennent de ramener le henné de Katmandou et ça fait fureur à la cour (Les gens de l’élite dépensent tellement d’argent pour se teindre les cheveux et pour manger qu’ils sont obligés de vivre dans une cour).

Tant et si bien que le malheureux maître-queux finit par abandonner toute velléité innovative et se contente de cuisiner sans joie des plats classiques. A chaque fois qu’il voit poindre de nouvelles têtes, il rêve de réussir à placer une de ses créations, mais se ravise vite: “Encore un qui fait partie des gras teints”, se dit-il.

Depuis, la cuisine a évolué, l’expression aussi, et les protagonistes de cette histoire sont morts, mais ça va, ils étaient vieux.

Que Paris est beau quand chantent les oiseaux

Tuesday, March 13th, 2007

Cher monsieur le futur petit président de la France,

Ma télévision m’a signalé que vous aviez l’intention de créer un ministère de l’identité nationale. Je trouve que c’est une idée presque aussi géniale que quand mon copain Benoît avait dit “tiens, on pourrait se faire des pâtes”. Par la présente, j’ai donc l’honneur de vous faire part de mon vif intérêt pour ce poste. Parce que c’est important, l’identité nationale. Je vois, nous, en Suisse, on est obligé d’accueillir des gens complètement déphasés, qui viennent chez nous pour pouvoir devenir belges afin de s’installer à Monaco, il faut faire quelque chose en vitesse avant que ces gens ne se mettent à chanter en duo avec Garou.

Alors, bien sûr, vous allez me rétorquer “oua l’autre, eh, il est même pas français et il veut faire ministre de l’identité nationale, zyva le bouffon”. Je peux comprendre votre réticence. Toutefois, j’ai élaboré quelques propositions dont vous me direz des nouvelles.

– Dans les écoles, étude des textes des plus grands auteurs français, Arthur Rimbaud, Charles Baudelaire, Nicola Sirkis,…

– Distribution gratuite de bérets et de baguettes dans les écoles.

– Minute de recueillement obligatoire tous les matins dans les écoles et les entreprises devant le buste de Zinedine Zidane.

– Obligation faite aux paysans et aux DJ’s d’abreuver régulièrement leurs sillons de sang impur. (Par exemple mélangé avec du beurre fondu).

– Repérage dès la maternelle et entraînement intensif des futurs participants aux Jeux sans frontières, au Concours de l’Eurovision et à Questions pour un Champion spéciale francophonie, afin que plus jamais ces épreuves n’échappent à la France.

– Obligation pour la population de pouvoir reconnaître toutes les variétés de fromages français, création d’une police du fromage, chargée d’effectuer des contrôles surprises au sein de la population et de séjours fromagers pour les contrevenants.

– Obligation pour les chaînes de télévision de diffuser au moins trois films français par semaine en prime-time soirée, dont un avec De Funès.

-Bannissement immédiat du vocabulaire de tous les anglicismes.

– Et tant qu’à faire, des germanismes, des grecquismes, des latinismes, des arabismes, des russismes, retour immédiat à la langue celte telle que pratiquée par nos ancêtres les gaulois.

Ce ne sont là, bien sûr, que les mesures les plus urgentes, j’attend que nous soyons plus intimes pour vous parler du projet de boulodrome géant.

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer.

Annexes: curriculum vitae et de gros poutous