Je l’avoue sans jambages, le football est un sport que j’apprécie. Bien plus, par exemple, que le water-polo. Mais, parfois, alors qu’Inler vient de rater sa 58e passe consécutive, alors que la Roja l’est surtout de vergüenza, alors que dehors, l’été invite à la lascivité et à la plageation, il arrive parfois que l’on se demande, l’espace d’un instant :
Allons, ressaisissons-nous. La Coupe du monde de football a bien des utilités. Contrairement, par exemple, au couteau à pain, qui ne sert qu’à couper le pain.
Car le Mundial, comme on l’appelle parfois lorsqu’on est initié, peut servir à :
Réviser les noms des pays. On ne sait jamais, on n’est jamais à l’abri d’une finale régionale de Questions pour un champion ou d’une rencontre subite avec un Sphinx. Si, à brûle pourpoint, on vous demande : le Costa Rica est-il un pays, un bateau de plaisance ou une méthode de soin par les plantes ?, seul le football, ou cette pénible soirée diapositive, pourra vous permettre de répondre.
Trouver l’inspiration, grâce aux réseaux sociaux. Les hashtags tels que Gerpor, Anguru, Bramex ou Honecu feraient en effet d’excellents noms de médicaments.
Vérifier son klaxon, ce qui peut toujours être utile en temps de non-Coupe de Monde, par exemple pour effrayer un enfant.
Trouver l’inspiration, grâce aux réseaux sociaux. Quel plaisir d’être dans les 4700 premiers à s’exclamer Jean Neymar !! ou encore Jean Hulk !!
Assister à un spectacle plein de suspense, car qui aurait dit que la Suisse allait marquer à la 90e minute d’un pénible match contre l’Equateur ? Personne. Car personne n’avait lu le livre avant de voir le match : il était bien trop chiant.
Critiquer l’arbitre.
Avoir un sujet de conversation avec ses collègues (cf supra).
Rentabiliser la redevance télé.
Perdre beaucoup d’argent sur les sites de pari en ligne.
Avoir un prétexte pour boire des bières.
Venir à bout de cette bizarrerie qu’on appelle le nationalisme, car vivement que la Suisse se fasse éliminer pour qu’on puisse enfin être pour les Pays-Bas, comme tout le monde.
Décider de plutôt lire un livre.
Ma collègue de boulot est polonaise, mais elle supporte activement l’équipe de Grande-Bretagne, et parle de leurs derniers matchs avec un mépris dans la voix qui fait froid dans le dos.
La coupe du monde c’est avant tout une bien belle leçon d’internationalisme fraternel.
Mince j’ai diffusé ce billet sur Facebook avant de voir la consigne en bas de page…. Tu pardonnes ? (avec le nom et l’adresse du blog, hein !)
ah oui, tiens, cette consigne de bas de page est peut-être un peu trop péremptoire