(ou pas)
Raphaël – Carla Bruni
Une chanson qui, outre un titre d’une intensité érotique rare, nous éclaire sur la personnalité éthérée de son auteuse, qui n’est autre, coïncidence amusante, que la première dame de France.
La première dame de France, ça veut dire qu’elle est mariée avec le président, Nicola Sirkis, pas qu’elle a gagné un concours de dames.
Par contre elle a un peu triché parce qu’elle s’est mariée avec lui après qu’il soit devenu président, c’est un peu facile, si tout le monde faisait pareil, le pays irait à vélo. Par exemple, Bill Clinton, la peut-être future première dame des Etats-Unis, est déjà marié avec la future présidente, sauf si c’est Barack Obama ou John McCain, l’inventeur des frites, mais je sens que l’on s’égare dans des considérations politiques un peu techniques pour les béotiens que vous êtes peut-être si vous vivez en Béotie, comme Montaigne.
Il est toutefois utile de noter que cette chanson n’évoque pas la personnalité fugace de Nicola Sirkis, mais celle du précédent amour de Carla Bruni, Raphaël Beethoven, fils du célèbre Ludwig von, fabricant de Saint-Bernards de collection. Avec qui, anecdote cocasse, Carla avait elle-même eu une aventure alors qu’elle était encore fiancée avec Justine Lévy, fille de Marc et de Primo Lévy, de célèbres couturiers gênois. Mais le people n’intéresse plus personne, de nos jours, donc passons aux choses sérieuses. Cette chanson, en effet, nous permet de nous pencher plus avant sur la trouble et tumultueuse relation de la première dame de France à la gent masculine, ce qui peut toujours servir.
Quatre consonnes et trois voyelles c’est le prénom de Raphaël,
Bon ça peut paraître bizarre, comme entrée en matière, mais il faut savoir que Carla Bruni est membre du club Des Chiffres et des Lettres de Melun, car elle est secrètement amoureuse de Bertrand Renard et aimerait passer à la télé pour le rencontrer. Donc bon, elle compte les voyelles et les consonnes des mots pour s’entraîner.
Je le murmure à mon oreille
Elle est, accessoirement, d’une souplesse remarquable.
et chaque lettre m’émerveille,
Il faut savoir s’émerveiller des choses simples. Même si bon, perso, le deuxième a je le trouve un peu négligé, mais c’est un avis qui n’engage que moi.
C’est le tréma qui m’ensorcelle dans le prénom de Raphaël,
Carla Bruni-Tedeschi est Italienne. Ce qui est bon pour sa carrière. Charlotte Bruns-Allemands, ça n’aurait jamais marché. Par contre, cela explique son étrange fascination pour les trémas. Les Italiens sont forts en cuisine, en football, en jolies filles et en ruines romaines. Par contre, en tréma, ils sont nuls. Alors forcément, quand ils arrivent en France, ça les fascine, sauf dans Gaël Givet.
Comme il se mêle au “a” au “e”, comme il les entremêle au “l”
Ca les fascine, par contre, ils n’y comprennent pas grand chose.
Raphaël a l’air d’un ange,
Donc il se promène avec une auréole sur la tête, de grandes ailes blanches. Ca doit pas être pratique, dans le métro. En plus, il est asexué. Ca doit pas être pratique tous les jours, ça, non plus. Par exemple, ils sont au restaurant, il veut aller aux WC, comment il sait dans lesquels aller ?
mais c’est un diable de l’amour,
Ca, ça doit être parce qu’il porte des cornes.
Du bout des hanches et de son regard de velours,
Il a un regard diabolique, donc. Et des hanches diaboliques, aussi, mais ça je comprends moins bien ce que ça peut vouloir dire, peut-être un rapport avec la clarinette.
Quand il se penche, quand il se penche, mes nuits sont blanches,
On apprend dans cette chanson que Carla Bruni souffre d’un terrible vertige. Quand Raphaël se penche au balcon pour lui faire une blague, elle en ferme pas l’oeil de la nuit.
Et pour toujours… Hmm
Par contre elle est hypersensible, ou alors elle exagère un peu.
J’aime les notes au goût de miel, dans le prénom de Raphaël,
Alors il n’y a qu’une note, fa, dans le prénom de Raphaël. Dans cette phrase se cache une publicité subtile pour le nouveau Fa saveur miel: on apprend ainsi que Carla est passionné par le monde trépidant du marketing.
Je les murmure à mon réveil, entre les plumes du sommeil,
Les plumes du sommeil, c’est une subtile métaphore pour dire duvet. Elle s’entraîne à dire Raphaël, tu sais, histoire de pas se tromper dans un moment d’égarement, mais pour pas qu’il se rende compte qu’elle s’entraîne, elle met le duvet devant sa bouche. C’est pour le moins rusé.
Et pour que la journée soit belle, je me parfume à Raphaël…
Elle lui pique son déo, elle croit que ça va faire comme dans la pub (n’importe laquelle, les héros de pubs pour déo vivent toujours des aventures fascinantes).
Peau de chagrin,
Du coup, le flacon est vite vide.
peintre éternel,
Raphaël, qui est plutôt taquin, prétend que c’est lui qui a peint des tas de vierges à l’enfant pendant la Renaissance. Carla fait semblant de le croire, c’est gentil. Alors qu’en fait, tout le monde sait que ces tableaux ont été peints par les tortues ninja.
archange étrange d’un autre ciel…
Raphaël, mais pas le même, était aussi un archange. Les archanges sont des gens bizarres, c’est un fait.
Pas de délice, pas d’étincelle, pas de malice sans Raphaël,
Les jours sans lui deviennent ennui, et mes nuits s’ennuient de plus belle.
Là, on comprend bien le message: elle le kiffe grave. Et il travaille comme électricien. Par contre, sans vouloir chipoter, y a deux fois ennuis, dans cette phrase, ou c’est moi ?
Pas d’inquiétude, pas de prélude, pas de promesse à l’éternel,
Juste l’amour dans notre lit,
Donc quand il est pas là, je résume, si j’ai bien compris, elle fait pas de délices, pas de préludes, juste l’amour. Dans leur lit, pour le siège arrière de la Lancia elle l’attend. Donc, si je comprends bien, elle le trompe avec un mauvais coup. Qui n’aime pas les préliminaires, ou alors qui n’aime pas Bach, ça, on sait pas trop trop.
juste nos vies en arc-en-ciel, Raphaël…
Ca c’est une licence poétique. C’est joli d’ailleurs. Je sais pas ce que ça veut dire.
A l’air d’un sage,
Il porte la barbe, donc
et ses paroles sont de velours,
comme ses yeux ! Heureusement qu’il ne les a pas verts.
De sa voix grave et de son regard sans détours,
il a des yeux de velours, certes, mais sans aucun strabisme, c’est ça le plus important
Quand il raconte,
quand il invente, je peux l’écouter
Nuit et jour… Hmm
Et ça, finalement, c’est important.
Quatre consonnes et trois voyelles c’est le prénom de Raphaël,
Je lui murmure à son oreille, ça le fait rire, comme un soleil.
Rire comme un soleil, c’est inquiétant. les soleils, ça ne rit que dans les dessins d’enfants, ceux où il y a des arbres et des maisons et des oiseaux. Et où l’arbre fait trois fois la taille de la maison. Ou alors, à la fin du générique des Teletubbies, qui me fout une peur bleue. En plus, il rit quand on lui dit son prénom. Soit il est simplet, soit en fait il s’appelle Jules-Edouard et il a donné un faux nom avec 6 consonnes et 6 voyelles.