Oncques ne vit céans poindre la bobinette

La technologie moderne, c’est bien.

En effet, prenez la situation suivante: un jeune homme va au guichet des CFF (chemins de fer fédéraux) pour commander un abonnement demi-tarif, parce que le monsieur lui a dit que ce serait rentabilisé en deux fois. Il va donc retirer un peu d’argent à la banque, vu qu’il a fait bloquer sa carte quand on lui a volé son porte-monnaie, il en profite pour aller manger un menu gastronomique au MacDo pas loin de la banque. Ensuite il va au photomaton-qui-parle (mais qui a pas des masses de conversation) faire des photos-passeport, en attendant que les photos arrivent il envoie un sms pour dire des bêtises à son amoureuse, puis il va au guichet retirer son abonnement. Puis il rentre, commande un cd trop bien de la mort introuvable en magasin sur internet, commande un bouquet de fleurs toujours sur internet parce que c’est poli et que il a pas trouvé de site pour commander des boules à neige et entreprend de raconter ses passionnantes péripéties sur son blog.

Vous la voyez bien, la situation, là?

Maintenant, imaginons un peu la même scène, mais au Moyen-Age. (un âge qui s’appelle comme ça parce qu’il était vraiment très moyen, je précise parce que je sais que quelques passionnés d’histoire lisent ces lignes et qu’ils sont toujours avides de précieux renseignements historiques).

Donc le jeune godelureau du Moyen-Age se rend au guichet des CC (calèches confédérales) pour commander un abonnement demi-tarif, parce que le monsieur lui a dit que ce serait rentabilisé en deux fois. La banque n’ayant pas encore été inventée, il ne s’est pas fait bloquer sa carte quand on lui a dérobé sa bourse. Il lance alors une expédition punitive contre les marauds qui ont eu l’outrecuidance de le délester, brûle leur village et récupère ses économies ainsi que quelques intérêts, faut pas déconner.
Il en profite pour dérober un boeuf, des lamelles de fromage et un peu de farine et se confectionne un hamburger sans tomates ni sauce Barbecue, le Mexique et les Etats-Unis étant encore terra incgnita. Il se dit que c’est quand même moins bon. Par contre, l’absence de grande frite et de coca ne le dérange pas trop, il est au régime.
Il va ensuite chez un peintre qui parle mais n’a pas beaucoup de conversation, afin de faire faire un portrait passeport. Il profite des 3 heures de pose pour envoyer un pigeon voyageur à sa mie.
Il va ensuite au guichet et retire son abonnement.
Il rentre et enlève en chemin une bande de ménestrels trop bien de la mort, afin de faire des enregistrements pirates de leurs mélopées.
Il se connecte à Internet pour y commander un bouquet de fleurs, parce que c’est poli et que les boules à neige n’ont pas encore été découvertes, mais les connexions ne sont pas encore fiables, il décide alors de cueillir lui-même lesdites fleurs et de les faire expédier par courrier équestre. Les chevaux les mangent en route.
Ensuite, il entreprend de narrer ses bouleversantes aventures sur son blog. Il capture donc une oie afin d’obtenir une plume, puis un poulpe afin d’obtenir de l’encre, recopie ses bilevesées afin que tous ses lecteurs pussent en bénéficier et les fait porter à chacun d’entre eux, ce qui prend quand même du temps, ce d’autant plus que ses statistiques de consultation recensent des lecteurs dans les îls Christmas et au Belize et que ça fait un peu loin. C’est pour ça qu’il y avait beaucoup moins de blogs au Moyen-Age.

3 Responses to “Oncques ne vit céans poindre la bobinette”

  1. […] Un petit aparté, ne manquez pas de lire comment l’on bloguait au Moyen Âge, sur le blog de C’est bon pour ton poil… Oncques ne vit céans poindre la bobinette […]

  2. […] Un petit aparté, ne manquez pas de lire comment l’on bloguait au Moyen Âge, sur le blog de C’est bon pour ton poil… Oncques ne vit céans poindre la bobinette […]